Nous avons mis en place une recherche-action-formation pour permettre des échanges pédagogiques interculturels entre des enseignants européens du premier degré. Inscrite dans le contexte des écoles européennes, cette recherche-action a pour objectif de comparer les finalités éducatives européennes et les pratiques pédagogiques utilisées pour parvenir à ces finalités. Le dispositif de formation qui est le support de la recherche est orienté selon deux axes ; la prise en compte de l’expérience des enseignants à travers l’analyse de leurs pratiques et la coopération qui permet grâce aux échanges interpersonnels d’élaborer de nouveaux savoirs.
Son but est donc à travers une démarche de compréhension interculturelle d’appréhender les éléments de nos systèmes éducatifs qui convergent et ceux qui apparaissent comme étant des singularités. La méthode de recherche-action qui est choisie, implique une construction par tous les acteurs de la recherche, des connaissances mises au jour. Il s’agit donc d’une formation dans laquelle les savoirs du terrain et les savoirs de la théorie interagissent. Pour ce qui concerne le versant de la recherche, la méthode choisie est l’ethnométhodologie qui repose sur l’analyse des discours et des interactions qui sont à l’œuvre au sein de tout système éducatif.
Sur un plan concret, le groupe de formation fixe une thématique pédagogique qui va être analysée par chacun des quatorze enseignants. Ces enseignants se rencontrent ensuite pour échanger et mettre en réciprocité leurs pratiques et leurs réflexions. Le débat interactif permet de faire préciser les choix de pratiques effectués. À la suite de ce débat, les formateurs rédigent une synthèse qui définit les valeurs pédagogiques communes aux différentes cultures, met en exergue la diversité des méthodes pour parvenir à ces valeurs et dégage les oppositions pédagogiques entre les méthodes. Enfin, le groupe de pairs discute cette synthèse afin d’y apporter les réajustements nécessaires.
Les questions pédagogiques étudiées au cours des deux dernières années, montrent que l’éducation scolaire européenne repose sur un socle de valeurs qui autorise une circulation des méthodes pédagogiques mises en œuvre dans les différents pays.