Des activités relevant des sciences doivent effectivement être menées en maternelle. Mais avec quelles références ? À l’examen, ces activités ne semblent pas en cohérence avec les acquis de la didactique des sciences.
Ce travail de recherche est essentiellement propositionnel. Le projet consiste à concevoir et tester un système d’éducation scientifique en cohérence avec les avancées de la recherche. Pour ce qui est de la didactique, les concepts clés interrogés sont ceux de la référence, du référent empirique, des représentations, des obstacles épistémologiques et de la problématisation, permettant de construire et une première approche des phénomènes physiques et une entrée dans la raison. Pour ce qui est de l’éducation, le parti pris est celui de l’articulation incontournable de l’affectif et du cognitif, avec Bachelard et Wallon, car l’évolution des représentations, est aussi remaniement de soi.
Les dispositifs ont été mis en œuvre dans de nombreuses classes maternelles. Ne seront présentés ici que quelques résultats à savoir : l’évolution des représentations concernant les phénomènes physiques inférées à partir des gestes des enfants comme la traduction de différents niveaux de conceptualisation, l’évolution des compétences scientifiques (posture heuristique, argumentation, raisonnement), l’analyse de l’impact relatif des dessins et des discours relatifs à l’action et enfin l’analyse comparative des effets à long terme par rapport à des groupes témoins (suivi de cohorte).
Les difficultés rencontrées montrent que les postures enseignantes nécessaires pour ces prestations nécessitent des compétences qui sont plus en cohérence avec le nouveau paradigme enseignant, qu’avec l’ancienne figure du maître, ce qui interpelle la formation initiale et continue des enseignants.