Cette contribution s’appuie sur des travaux de recherche relatifs aux dispositifs récemment mis en place au collège et au lycée professionnel : l’alternance ? la découverte professionnelle (option DP3h et module DP6h), le PPCP (projet pluridisciplinaire à caractère professionnel).
À côté des enseignements disciplinaires, des dispositifs s’ajoutent et se substituent à des structures anciennes. Certains sont explicitement intégrés au curriculum, d’autres se greffent au parcours ordinaire des élèves. Leurs missions oscillent entre l’amélioration de la qualité du service public (via l’individualisation), la réduction des sorties sans qualification (via la remédiation ou la rescolarisation) et une préparation à l’orientation plus efficace.
Dans ces conditions, nous nous sommes interrogés sur les réappropriations que les enseignants élaborent à propos de ces dispositifs et les modifications que cela engendre ou non sur leur métier. En confrontation à des travaux d’expertise (MEN, DESCO, 2004, 2005) l’étude s’appuie sur :
- L’analyse des dossiers de candidature d’une académie et le suivi d’une liste de diffusion professionnelle nationale (DP3h) ;
- Un travail collaboratif sur deux ans avec des équipes de formateurs en IUFM (alternance et DP6h) ;
- Une recherche INRP à propos du PPCP (2000-2003) poursuivie par un questionnement relatif à la professionnalité des enseignants (2003-2006).
Lorsque les bouleversements curriculaires liés à ces dispositifs sont appréhendés par les enseignants, ceux-ci admettent que les transformations de leur métier reposent sur un dépassement des habitus conduisant à gérer le paradoxe de l’individualisation au sein d’une éducation de masse. En cohérence avec des partenaires extérieurs à leur milieu, ces enseignants engagés dans de nouvelles pratiques tiennent alors des rôles différents et mettent en relation savoirs scolaires et connaissances du travail. Ils encouragent ainsi les élèves à travailler autrement d’autres contenus ce qui conduit chacun d’eux à travailler sur soi.