Ce travail a pour origine une réflexion engagée depuis quinze ans sur les conditions d’amélioration d’un dispositif pédagogique centré sur les compétences linguistiques et managériales des élèves (Bryant, Sheehan 2004) et nos recherches menées sur le rôle du capital social dans le fonctionnement des organisations, en particulier éducatives (Lecoutre 2004, 2005). Nos travaux nous ont ainsi amené à prendre conscience de l’importance de l’encastrement relationnel des dispositifs pédagogiques. Quels rôles spécifiques jouent ces relations dans ce type de dispositif ? Que génèrent-elles ? En quoi ces dimensions relationnelles constituent-elles une ressource pour leur fonctionnement ?
La recherche se centre sur les aspects organisationnels des programmes de formation plutôt que sur leurs aspects strictement pédagogiques, en analysant ces programmes comme des dispositifs organisés mobilisant des moyens (financiers, matériels, logistiques) et des personnes (enseignants, administratifs, élèves) pour mener leur action pédagogique. Tout dispositif de formation peut ainsi être considéré comme une action collective organisée ayant un but pédagogique. En nous inspirant des travaux de Coleman (1990), nous mobilisons une conception dynamique et collective du capital social (Lecoutre 2003, 2004) comme ensemble de relations à la fois produit par l’action collective organisée et ressource pour son développement, et au sein duquel circulent confiance, normes partagées, inter-reconnaissances et possibilités de coopération. La recherche s’appuie sur une analyse monographique historique du programme de formation à la culture managériale internationale, mis en place par les auteurs depuis 1997 au sein d’une école de management française.