Contribution recherchée

Atelier n� 1 : Quelles nouvelles formes de professionnalisation ?

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Titre L’apprentissage : un système de formation revisité
Auteur(s) ELOUARD Benoît

Texte
Un des bouleversements sociaux des dernières années est le développement de la notion de différence par rapport à l’accès à l’emploi. La logique même du travail en a été modifiée. Ainsi était-il nécessaire, pour réaliser un ouvrage, qu’il y ait au sein d’une équipe une hiérarchie de production établie. La mécanisation était censée diminuer la pénibilité des tâches, apporter un confort. L’organisation du travail en a été modifiée. D’abord avons nous observé un élargissement des compétences, avant de voir disparaître celles-ci, au profit de nouvelles. Le travail réalisé n’a pas changé, mais les méthodes de travail ont été bouleversées. Il y a bien redistribution de celui-ci, mutation du capital de compétences requis, tant individuellement que collectivement.
Le travail est synonyme d’insertion professionnelle pour les jeunes. Nous nous demandons alors si l’alternance proposée, est toujours d’actualité. La formation a souvent ajusté ses contenus aux évolutions techniques, rarement aux modifications citées précédemment. La branche bâtiment a répondu aux évolutions par la rénovation des diplômes. Ne visait-elle de pas de favoriser l’insertion à travers une certaine autonomie déployée par les individus ? L’alternance sur deux pôles de formation aux logiques différentes : la CFA avec sa logique d’apprentissage formelle institutionnalisée, l’entreprise avec sa logique de production, son apprentissage informel. Nous considérons alors l’alternance comme le terreau d’un halo formatif mais appréhender cette fois à partir du métier, de la singularité de l’activité et de son capital symbolique.
Il serait réducteur de contingenter, dans une dynamique cognitivo-cognitive, l’apprentissage négligeant l’expression réelle du travail. La perspective ou l’apprenti laisse alors sa place au métier au centre du triangle de formation propose une autre configuration. Dès lors l’articulation, référentiel de certification et d’activités, devient obsolète. Le travail réel prend le contre-pied du travail prescrit et l’alternance proposée fait fi des outils et des temps scolarisant, pour intégrer ses propres temps ses propres outils. Ainsi la formation par voie d’apprentissage deviendrait-elle mature. La mise à nu du cortex de métier, donne les codes afin que l’implicite devienne, pour une part, explicite via l’opérationnalité. L’originalité paradoxale de la démarche est qu’elle s’appuie sur le métier et l’expression des dialogues nés de ses activités. Revisitée la formation en alternance répond pleinement à l’expression du travail réel, à l’insertion professionnelle grâce à l’autonomie déployée par l’apprenti dans cette nouvelle considération.