Contribution recherchée

Atelier n� 3 : Approches épistémologiques : interdisciplinarité, distanciation, cognition

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Titre Identité narrative et rapport au temps
Auteur(s) PONTE Pascale

Texte
Le terme d’identité narrative est emprunté à P. Ricœur qui le convoque dans sa conclusion générale de « Temps et récit » : « c’est l’assignation à un individu ou à une communauté d’une identité spécifique que l’on peut appeler leur identité narrative. » Pour P. Ricœur, c’est grâce au caractère narratif que l’identité atteint sa dimension temporelle. « À la différence de l’identité abstraite du même, l’identité narrative, constitutive de l’ipséité, peut inclure le changement, la mutabilité, dans la cohésion d’une vie. Le sujet apparaît alors comme constitué à la fois comme lecteur et comme scripteur de sa vie selon le vœu de M. Proust ».
Cet aspect de mise en texte de sa vie a été le sujet central de ma thèse qui a étudié les différents rapports au temps des élèves de cycle III, au travers de leurs écrits. En effet, le récit, selon P. Ricœur, est le temps humain « le temps devient temps humain dans la mesure où il est articulé de manière narrative ; en retour le récit est significatif dans la mesure où il dessine les traits de l’expérience temporelle. »
C’est pourquoi la méthodologie employée a été l’analyse de 109 cahiers de bord d’élèves de 8 à 12 ans. Ces cahiers ont été tenus de façon régulière de 1995 à 2001. Cette analyse, étayée par la lexicométrie, a été le croisement des théories philosophiques du temps, des théories psychogénétiques, et des travaux de linguistes. Avec comme principaux auteurs M. Heidegger, P. Ricœur, J.-P. Sartre, J. Piaget, R. Barthes. L’objet de la présente communication est de présenter quelques résultats faisant apparaître différents rapports au temps entre des d’élèves. Pour certains, le temps s’inscrit dans une temporalité articulée autour du récit, tandis que pour d’autres, le temps s’inscrit dans une temporalité du présent permanent où la gestion de l’instant conduit leur auteur à réagir en permanence, empêchant ainsi l’investissement dans un projet, une projection de soi, toute conduite nécessaire au devenir volontaire.