La recherche que nous avons menée visait à analyser le rapport aux savoirs de la physique d’élèves de 1re L, qui se trouvent vis-à-vis de cette discipline dans une situation paradoxale. En effet, le curriculum de 1re L est centré sur des aspects applicatifs ; il comporte des thématiques partagées avec la biologie et donne une part prépondérante aux TP. À ce titre, et en référence à d’autres recherches, il semble très porteur. Cependant, les élèves de 1re L sont a priori très peu intéressés par la physique. Toutefois, ils ont une épreuve au baccalauréat dans cette discipline. Nous avons donc cherché à identifier les principales caractéristiques de leurs rapports aux savoirs de la physique dans ces conditions d’étude, en analysant l’impact éventuel du curriculum.
La méthodologie que nous avons utilisée comporte deux étapes. Tout d’abord, nous avons caractérisé de manière générale les rapports aux savoirs de la physique des élèves de notre échantillon en les associant à cinq idéaux types à partir de bilans des savoirs en physique. Ensuite, grâce à quelques entretiens approfondis avec des élèves très proches de chacun de ces idéaux types, nous avons cherché à identifier des phénomènes et des processus participant à l’élaboration de ces rapports.
La recherche a mis en évidence certains des phénomènes concernés (environnement scolaire, applications sociales de la physique, examen), leurs modalités d’action étant souvent différentes selon les divers idéaux types. Elle a aussi permis d’entrevoir les processus à l’œuvre, issus de l’interaction de ces phénomènes. Quant au curriculum, son impact semble limité aux seuls élèves proches de l’un des cinq idéaux types, faiblement et conjoncturellement mobilisés sur l’apprentissage de la physique.