Cette recherche a été réalisée dans la grande région de Montréal, au Canada auprès d’enfants et d’adolescents âgés de 8 à 16 ans pratiquant le Taekwondo. De nombreuses études (Finkenberg, 1990 ; Mandelian, 1979 ; Richman et Rehberg, 1986 et Trulson, 1986) ont démontré les bienfaits des arts martiaux sur l’estime de soi dans un contexte où la pratique d’un art martial était proposée pour trouver une solution à un problème de type psychosocial. Cependant, à notre connaissance, aucune ne s’est intéressée à mesurer l’estime de soi chez des jeunes qui pratiquent volontairement le Taekwondo dans leurs moments de loisir.
L’objet de cette recherche est donc de mettre en évidence l’effet d’une pratique volontaire du Taekwondo sur l’estime de soi chez des enfants et des adolescents de 8 à 16 ans. En accord avec le modèle de Susan Harter, le concept d’estime de soi, qu’elle définit comme l’évaluation que fait un individu de sa propre valeur, est à la fois considéré de façon globale et de manière spécifique pour les 6 domaines qui sont : L’école, l’apparence physique, le social, le physique, la valeur propre et le comportement. L’estime de soi est un axe central dans le développement de l’individu, quel que soit son âge.
Cent huit enfants et adolescents, pratiquant de façon volontaire le Taekwondo dans 11 Do-jangs, ont répondu deux fois au questionnaire Self-Perception Profile for Children (SPPC) (Harter, 1982) à un intervalle de 10 semaines. La version française utilisée pour cette recherche est celle réalisée par Pierrehumbert, Plancherel et Jankech-Caretta (1987). Un septième domaine, ayant trait au Taekwondo, a été ajouté au questionnaire original. Les items de ce domaine ont été calqués sur ceux du domaine physique.
Cette recherche met en lumière l’importance de réaliser une étude portant sur une plus longue période pour constater les effets de la pratique du Taekwondo chez les filles. Aussi, elle demanderait que le rôle du maître soit pris en compte. L’originalité de cette recherche, est d’une part, de s’être intéressée à une pratique volontaire du Taekwondo et, d’autre part, son apport méthodologique dans le fait d’avoir ajouté un septième domaine spécifique au Taekwondo. Finalement, elle est une des rares études à avoir utilisé le « test-retest » pour mesurer l’effet de la pratique du taekwondo chez un nombre élevé de sujets.