Ce travail, mené dans le cadre d’un projet de recherche à la HEP BeJuNe (Haute école pédagogique regroupant les cantons de Berne, Jura et Neuchâtel) a duré trois ans, dont une année d’expérimentation dans deux classes multiculturelles de 5e année en Suisse romande à raison d’une heure par quinzaine. La phase de dépouillement des résultats de la partie recherche proprement dite est actuellement en cours. Le travail propose une approche d’éducation musicale interculturelle en classe. Il tente de dégager les influences éventuelles d’une pratique musicale prenant en compte l’origine culturelle des élèves, en particulier celle des enfants migrants sur la valorisation de ceux-ci et vise ainsi une amélioration de leur estime de soi, voire une facilitation de leur intégration.
Une partie de ce travail est constituée de matériel d’éducation musicale touchant la perception, l’interprétation et la création, au travers de musiques anciennes ou récentes des cultures d’origine des élèves. Le choix des musiques a été opéré en référence au concept d’authenticité développé par Laurent Aubert dans divers écrits édités par les Ateliers d’ethnomusicologie de Genève. L’autre partie représente l’aspect recherche proprement dit. Elle est constituée d’une part d’une analyse de l’impact culturel et des apprentissages musicaux. La mesure en a été effectuée en croisant divers outils, en particulier une forme de « bilan de savoir musical » inspiré par les travaux de Bernard Charlot. D’autre part, l’évolution durant cette année d’expérimentation de l’estime de soi des élèves a été mesurée. C’est le concept développé par Susan Harter qui a été pris en compte ici, et c’est son outil SPPC qui a été utilisé.