Une éducation efficace implique, plus qu’elle n’explique, est en actes, plus qu’en mots ou en images, a du sens par rapport à la viabilité et non par rapport à l’éducation, est centrée sur l’apprendre (learning), plus que sur l’enseigner (teaching). Une telle éducation est alors, de fait, une aide à un auto-apprentissage ancré sur la géographie et l’histoire de la personne.
Les caractéristiques d’un apprendre viable sont donc : prendre en compte l’expérience, lier la pensée, le contexte et l’action, s’attacher à la vie et non à une idéologie, viser la simplicité et la générosité, être responsable de soi-même, de la nature, des autres et des générations futures. Un apprendre viable est relié à tous les moyens mis en œuvre par l’apprenant pour satisfaire ses besoins essentiels. En milieu scolaire, par exemple, il suffit de changer de perspective. Ainsi, à partir de la simple question « d’où vient mon petit déjeuner ? », on pourra travailler aussi bien la langue, la mathématique, l’anglais, la géographie, l’économie, l’écrit, l’histoire, la vie de la Terre... Le programme reste le même mais dans une perspective qui a du sens pour celui qui étudie et qui le relie à ce qui est vivant sur cette Terre. On pourra procéder de même avec « d’où vient cette feuille de papier ?, l’eau du robinet ? Etc. ». On pourra, une autre fois, reprendre avec « que devient mon petit déjeuner ? Cette feuille de papier ? L’eau du robinet ? Etc. ».
Il s’agit donc, d’une part, d’apprendre, puis d’aider à apprendre (ou de s’aider à apprendre ensemble), d’autre part, non pas d’apprendre ou d’aider à apprendre l’environnement, la mathématique ou la langue, etc., mais bien d’apprendre ou d’aider à apprendre les relations entre l’homme, son activité, l’environnement, la mathématique ou la langue, etc. En d’autres termes, l’important est un apprentissage des relations. « L’enjeu n’est rien moins que la modification des pensées, des réflexes conditionnés et des gestes quotidiens d’apparence anodine ».