Contribution recherchée

Atelier n� 12 : Le sujet : de l’éthique et des activités culturelles

Titre Le théâtre au service des fondamentaux
Auteur(s) SCHRÖPFER Denise

Texte
De Platon à Rousseau, de l’apparition des premiers PAE aux classes à PAC, la relation entre pédagogie et art a toujours été conflictuelle, oscillant entre attirance et méfiance, entre danger d’instrumentalisation et visée de liberté créatrice. Le théâtre pratiqué au sein d’une classe entière et non plus dans des clubs hors temps scolaire, ce qui justifiait « le supplément d’âme », dont il était gratifié, introduit l’expérience dans le champ du savoir.
En travaillant sur la parole adressée et incarnée, le théâtre permet une réappropriation personnelle de la langue dans sa dimension esthétique et poétique. La pratique théâtrale, dont la lecture à voix haute est une des composantes, propose une pédagogie du détour pour entrer dans le sens du texte ; elle allie à la compréhension, une connaissance sensible, où perceptions et émotions deviennent sources d’un savoir intuitif. Si la langue suscite la « virtuosité » du dire, elle appelle aussi l’écoute et la double posture d’acteur et de spectateur est tour à tour convoquée pour que l’acte de lecture devienne créatif.
Enfin le théâtre engage l’école dans un rapport dynamique à la culture. En effet, le théâtre, « art hybride » selon l’expression de Michel Vinaver est à la fois objet textuel et objet scénique ; il ouvre donc l’école, qui a souvent tendance au cloisonnement vers d’autres partenaires que sont les artistes, les structures culturelles et aujourd’hui les collectivités locales. Dans les expériences réussies, les partenaires eux-mêmes sont questionnés et mis en mouvement par la collaboration avec l’institution « éducation nationale ». Le théâtre ainsi introduit au sein des apprentissages fait évoluer les repères du contrat didactique et modifie la relation à l’autre.