La notion de l’estime de soi a souvent occupé la pensée humaine afin de pouvoir justifier les raisons, les conditions et les objectifs du concept à l’âge préscolaire. On est amené à conclure que c’est en fait la famille qui cultive la capacité de regarder le monde et soi-même durant les premiers stades de la croissance de l’enfant. Cette première perception de soi et des autres obtient une importance singulière, puisqu’elle va être transmise plus tard dans la vie sociale.
Quelles sont les expériences de l’enfant que l’enseignant au sein de l’école maternelle va accepter et quelles stratégies d’éducation va-t-il suivre de manière à avantager la formation de l’autoestime du petit enfant ? En reconnaissant l’importance du jeu dans tous les états du développement de l’enfant, on a voulu investiguer les moyens qui favorisent la structuration de l’estime de soi. Dans cette perspective, pour examiner notre sujet de multiples manières, on a aussi utilisé l’action enquête. Dans ce cadre on a observé un groupe d’enfants dans leur milieu naturel et face aux approches éducatives. Pour sélectionner les données nous avons utilisé des grilles d’observation, des notes et des moyens visuels. Ensuite, une interview structurée, destinée aux parents, puis aux enseignants, a été conduite. Finalement une interview atypique a été réalisée séparément pour chacun des enfants dans le local de l’école maternelle. Pendant tout ce temps-là notre rôle comme interlocuteurs a été actif.
L’enquête réalisée a touché 60 enfants d’âge préscolaire âgés de 3 à 6 ans pendant une durée d’un an. Le premier résultat de l’enquête a été la réalisation d’un inventaire des éléments positifs de la démarche de la formation de l’estime de soi. En ce qui concerne les enfants : renforcement du pouvoir de savoir soi-même, différenciation des autres, acceptation de l’autre, capacité progressive de communiquer de manière orale ou autre, expression accrue d’imagination créative, expression des sentiments sans inhibition et, finalement capacité à « agir soi même ». Quant aux adultes (parents et enseignants), on constate la sensibilisation et surtout la « réélaboration » de la pensée comme une démarche d’auto-évaluation de l’éducation en charge.