Les jeunes pris en charge à l’unité éducative d’activité de jour se caractérisent par une série de ruptures avec les circuits de socialisation et principalement celui de l’école. Ils arrivent alors « dépossédés » : d’espoir, de désir, d’une quelconque projection dans un avenir possible. L’objectif est de modifier leurs représentations d’eux-mêmes et des autres et d’établir une relation afin d’ouvrir la porte « d’autres possibles ». La finalité de ce travail est de leur permettre ensuite de s’adapter et d’exister dans tous les lieux dans lesquels l’acte social est prédominant.
La création d’événements est une étape de préparation à la vie socioprofessionnelle. Activité accessible sans pré-requis ni qualification préalable, elle vise à l’acquisition de compétences sociales et de savoir-faire professionnels. Elle met en évidence une jonction entre un « dedans » organisé et rassurant (le service) et un « dehors » à risques (remplir des exigences d’un public et d’une clientèle) qui peut être vécu comme générateur d’un nouvel échec pour le jeune. L’événement permet d’accompagner les jeunes dans cette phase transitoire où seront mis à l’épreuve les nouveaux modèles relationnels qu’ils ont acquis dans le service et d’évaluer s’ils sont suffisamment solides pour être transférables en milieu non protégé.
La création d’événements peut valoriser, par une manifestation publique, les productions des ateliers d’activités culturelles et artistiques : musique, théâtre, photo, création culinaires, philosophie, arts plastiques. C’est ainsi qu’ont été réalisés un court-métrage, un défilé de mode, un clip vidéo, une émission de radio, etc. Le travail de socialisation, d’ouverture sur l’extérieur, se concrétise par l’organisation de manifestations publiques ou privées pour le compte de partenaires ou de clients extérieurs (expositions artistiques, soirées théâtrales, assemblées générales d’associations, compétitions sportives, par exemple un tournoi d’escrime en présence de la championne olympique Laura Flessel).