Le processus de Bologne souvent présenté comme une nouvelle organisation des enseignements permettant une plus grande mobilité des étudiants puis des salariés est aussi une opportunité pour rénover de manière approfondie les cursus de formation dans l’enseignement supérieur. Trois composantes de Bologne liées à l’organisation ont des implications pédagogiques fortes pour peu que l’on veuille bien les intégrer avec l’esprit et la lettre du processus de construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur (E3S).
1- Les trois niveaux de formation ou LMD. Cette organisation de l’enseignement permet une meilleure lisibilité et autorise la mobilité des étudiants à condition que la cohérence des parcours soit assurée.
2- Le découpage des activités en semestre. Il ne s’agit pas seulement de couper l’année en deux, mais de structurer les enseignements dans un semestre cohérent, c’est-à-dire susceptibles d’offrir des « learning outcomes » ou résultats attendus de la formation parfaitement identifiés et quantifiés.
3- Le système de crédits transférables. Véritable monnaie européenne mesurant la valeur des unités d’enseignement, ces crédits ne doivent pas être dévalorisés par un usage abusif ou approximatif, mais au contraire attribués en fonction des résultats attendus de la formation.
Ces trois composantes de Bologne sont à même d’induire des réformes en profondeur de notre système éducatif à condition que les acteurs utilisent réellement les potentialités du processus et ne se contentent pas d’un simple lifting. En effet la définition des « learning outcomes » en liaison avec les unités d’enseignement est à elle seule une véritable révolution. De la même manière que les éléments ci-dessus, la politique de garantie de qualité impulsée par la dernière réunion de Bergen devrait couronner l’ensemble et accélérer la mutation de notre enseignement supérieur.