L’auto-analyse du processus complexe engagé par la décision de postuler pour une VAE en sciences humaines, puis par sa réalisation, et enfin par son dépassement, conduit à formuler l’hypothèse d’un processus d’accès à la connaissance de la connaissance qui sort des cadres académiques et, permet, par l’oscillation de l’alternance, un retour ré-étayé vers l’action.
Le praticien en métamorphose, tout à la fois agent et agi, observant et réfléchissant, analysant et reliant, devient objet, outil et acteur de la recherche. C’est ce parcours réflexif imposé par la VAE qui se doit ici d’être lui-même conscientisé et explicité. Le jeu d’interactions complexes entre l’individu et le groupe, entre le passé et l’avenir, entre la mémoire et le projet, entraîne, dans un processus multidimensionnel et interférentiel non chronologique (aux débuts incertains et aux développements inachevés), une démarche de redécouverte, de mise en connexions et d’hypothèses du sujet sur lui-même et sur ses liens avec l’environnement.
La difficulté de mettre en mots l’expérience, qui déborde par son caractère complexe la simplification du discours semble être le problème crucial de la démarche. Puis la « biographisation » du processus d’accès à la connaissance se heurte à des tensions contradictoires entre décomposition, isolation, distinction d’une part et assemblage, hiérarchisation, centration, globalisation d’autre part. C’est alors sur le processus d’accès à la connaissance de la connaissance que se focalise l’attention en un quadruple mouvement simultané, alternatif et complémentaire de l’esprit : induction, transduction, traduction, exduction.
Nous tenterons de définir l’effort heuristique d’émergence de soi-même et du nouveau projet, pour lequel nous proposons le concept « d’ex-duction », retournement où s’ex-prime par un mouvement vers l’autre le phénomène de récursion organisationnelle entre action, réflexion et nouvelle action. Nous verrons comment le processus d’induction-transduction-traduction est nécessaire au retournement « exductif » qui seul permet d’envisager l’existence d’une société apprenante et solidaire.