Contribution recherchée

Atelier n� 12 : Le sujet : de l’éthique et des activités culturelles

Titre Transhumance saharienne et centre éducatif fermé (CEF)
Auteur(s) RIBOT Georgette

Texte
Deux outils apparemment incomparables, pensés pour faire progresser les mineurs délinquants.
Créé par la loi du 9 septembre 2002 pour prévenir la persistance et le renouvellement des comportements délinquants, le CEF accueille des mineurs délinquants multirécidivistes et/ou « multiréitérants », le plus souvent rétifs à toute intervention éducative. Il est une alternative à l’incarcération. Le CEF de Mont De Marsan fait de la fermeture juridique un levier d’ouverture. Imaginé par une équipe d’une unité éducative en milieu ouvert (UEMO) de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), la transhumance saharienne est une action pédagogique qui s’inscrit dans le cadre de mesures pénales, en direction de mineurs délinquants, souvent exclus des institutions spécialisées parce « qu’incasables ».
Entre l’idée de les mettre en route, malgré eux, et l’idée de croire encore à l’éducatif, même sous contrainte, il n’y a qu’un pas. La différence réside dans le dispositif organisationnel et l’environnement. Qu’est-ce qui fonctionne dans les deux structures : l’étonnement ; la confiance dans ses capacités ; lui donner sans qu’il se sente en dette, en utilisant des tiers ; lui apporter suffisamment de sécurité, d’étayage et d’enveloppe pour lui permettre de régresser et de se re-construire, en un mot le soutenir dans son cheminement personnel ; un cadre bien repéré, solide, constant : la responsabilisation.
L’organisation est pilotée de manière à aider l’adolescent à penser son comportement, afin qu’il n’en reste pas prisonnier, à panser son narcissisme et à ouvrir sa conscience à sa responsabilité d’homme. Le mineur assume ses agissements, il est regardé comme auteur de ses actes, reconnu acteur de ses choix. Considéré comme sujet, en tant qu’être de subjectivité, il est « responsable ».