Contribution recherchée

Atelier n� 14 : Nouveaux rapports aux savoirs ?

Titre Associer chercheurs et praticiens : la recherche coopérative
Auteur(s) DUGAL Jean-Paul

Texte
Cette contribution propose des perspectives d’association entre chercheurs et praticiens sous la forme d’une « recherche coopérative ». Celle-ci ambitionne de concilier production de connaissances pour les chercheurs et développement professionnel pour les praticiens. Nous considérons que les savoirs pratiques ou savoirs d’expérience de ces derniers relèvent d’une élaboration personnelle intime, pas toujours consciente et peu explicitable, mais efficace dans l’action professionnelle. De son côté, la recherche peut produire des connaissances utiles aux praticiens sans qu’elles occupent, pour autant, une position « en surplomb » puisque notre démarche crée les conditions d’une confrontation entre les connaissances théoriques et « l’ingéniosité » des praticiens. Ainsi, dans une équipe de recherche coopérative, le travail combine des entrées « par la pratique » et des entrées « par la théorie ».
Une première étape (Dugal et Amade-Escot, 2004) a réuni un chercheur et un groupe de conseillers pédagogiques (CP). La co-construction de savoirs professionnels s’est articulée entre l’analyse des savoirs pratiques des CP et les connaissances issues des recherches didactiques, celles-ci principalement constituées autour de l’observation didactique. Les résultats montrent que les savoirs professionnels ainsi co-construits sont réinvestis par les CP dans leur activité d’observation et de conseil. L’observation didactique notamment en constitue le fil directeur qui leur permet de suivre l’évolution des contenus enseignés. Le CP peut alors « tenir conseil » avec le stagiaire autour d’un objet qu’on examine à deux, voie prometteuse pour le développement des compétences professionnelles des stagiaires. Deux autres recherches coopératives sont actuellement en cours.
L’appropriation par les praticiens de certaines notions théoriques ne va pas sans quelques transpositions et/ou déformations. L’idée de simple diffusion ou de transfert des connaissances relève de la croyance naïve. La circulation des savoirs (Dugal et Léziart, 2005) entre le site de l’action et le site de la recherche est en réalité complexe et semée d’embûches.