La posture de l’enseignant a tendance à occulter le statut de chercheur ou de spécialiste de la discipline (Houssaye). La professionnalisation même de l’enseignant semble requérir le renoncement d’une pratique scientifique par le biais de la transposition didactique. Or, en histoire de l’art et en musique, l’enseignant se définit d’abord comme spécialiste (musicien ou historien de l’art) puis comme enseignant, facilitateur d’apprentissage (Bru), dans une discipline qu’il ne transmet pas (transmettons une passion ?) mais qu’il partage avec ses élèves-étudiants-participants.
Afin de nous doter de critères d’analyse de cette posture particulière à l’enseignant-guide d’histoire de l’art et à l’enseignant de la musique, nous procédons à des analyses qualitatives et quantitatives de productions (écrites, orales et graphiques) de futurs enseignants et d’enseignants confirmés. Nous abordons, depuis une dizaine d’années des aspects de la professionnalisation des enseignants-guides d’histoire de l’art que nous formons à l’Université libre de Bruxelles. Depuis 2001, nous avons été saisi du parallélisme entre cette formation et celle d’enseignant de la musique dispensée au CeFEdeM Île-de-France où nous intervenons également.
Parmi les concepts-clefs, citons : le rapport au savoir (Charlot, Barbier) - au centre de nos recherches -, la nécessité de partir des productions des stagiaires (Amigues), l’indispensable conciliation entre le modèle du formateur et le modèle du formé (Astolfi). Le concept d’objectif personnel que nous avons développé n’est pas étranger à cette approche de l’objet de savoir conçu comme un privilège ou un don.