Des campagnes de promotion se développent en faveur de l’activité physique, identifiée par les travaux d’épidémiologie comme facteur décisif de protection contre des pathologies graves. Dans ses textes officiels, l’EPS revendique traditionnellement une contribution à l’éducation pour la santé des élèves. Mais des recherches antérieures font état de difficultés et de réticences des enseignants d’EPS à s’en saisir.
L’objectif de ce travail est d’examiner la compatibilité des objectifs officiels de « l’éducation physique et sportive » et des représentations de ses enseignants, avec les conceptions actuelles de « l’éducation pour la santé ». Nous présenterons ici l’évolution des conceptions liées à la santé et à l’éducation pour la santé dans le champ de la santé publique, dans les textes officiels de l’éducation nationale et de l’EPS et dans les publications de théoriciens et d’experts de la discipline. Nous les comparerons avec les représentations de la « contribution de l’EPS à l’EpS » dans les entretiens menés auprès de 17 enseignant(e)s d’EPS associé(e)s à une recherche INRP sur l’éducation à la santé au collège.
L’analyse des publications de santé publique met en avant deux axes essentiels à une éducation pour la santé : le développement de « l’estime de soi » et de « l’autodétermination ». L’analyse textuelle des entretiens (effectuée à l’aide du logiciel Alceste) révèle une évolution notable des représentations des enseignant(e)s dans ce domaine , une prise en compte accrue de l’éducation pour la santé dans leur enseignement, une centration croissante sur la dimension psychologique de la santé (notamment l’estime de soi).