Les professeurs de l’enseignement technique et professionnel français des sciences et techniques de gestion, sont confrontés à l’évolution rapide des savoirs législatifs, organisationnels et communicationnels, liés à l’internationalisation de l’économie. En partenariat avec les entreprises pour environ un tiers du temps de formation, ils participent à la professionnalisation d’élèves de niveaux IV et V, d’étudiants de niveau III, et concourent à la formation continue de salariés d’organisations.
Les formés répondent aux besoins des entreprises en manifestant les compétences acquises lors d’apprentissages formels, informels ou non formels, situations dans lesquelles l’autoformation revêt un notable enjeu. Méthode d’appropriation de savoirs et savoir-faire induite progressivement par la pratique, l’expérience, le conflit socio-cognitif, elle fait appel à des compétences extérieures, à la capacité d’analyser son environnement, elle répond aux attentes de l’apprenant, tels que la résolution de problème, la curiosité, le désir de savoir, le plaisir d’apprendre.
Si, compte tenu de l’environnement économique, l’autoformation semble être une forme d’apprentissage obligée dans les disciplines liées aux sciences et techniques de gestion, est-ce une pratique habituelle d’apprentissage pour les professeurs, les formateurs ? Quelles didactiques et pédagogies ceux-ci mettent-ils en œuvre pour favoriser son développement chez les apprenants ?
L’exploration de ces questions fait l’objet d’une recherche dirigée par Philippe Carré et s’appuie sur ses travaux, ainsi que sur ceux de N. A. Tremblay, de A. Moisan, notamment. Une enquête par questionnaires, entretiens et observations, en cours d’exploitation, menée auprès de professeurs en formation initiale, de professeurs titulaires de leur poste d’enseignement depuis plusieurs années, permet de croiser les résultats des investigations. Ce sont des résultats partiels que je propose de présenter.