L’équipe du LIRDEF/ALFA travaille à se doter d’outils et de catégories d’analyse de pratiques de classe afin de trouver des réponses aux enjeux actuels de l’enseignement apprentissages de la littérature à l’école. Dans la recherche que nous menons, nous étudierons à partir des interactions verbales maître/élèves de débuts de cours puis dans l’étude de la chronogénèse (Brousseau, 1998) des séances enregistrées en vidéo, la manière dont deux maîtres, experts en classe de littérature au cycle 3, élaborent des propositions didactiques « alternatives », qui favorisent le développement dans les processus de compréhension d’un texte littéraire d’un plus grand nombre d’élèves.
Nous regardons les extraits de verbatim du cours de lecture de textes littéraires comme cadres d’observations privilégiés de l’espace transactionnel (Rosenblatt, 1979) des significations. Notre analyse articule une étude de la micro genèse des significations (Saada-Robert, 2004) se faisant à partir des formes de co-activité maître/élève à une étude des gestes didactiques (Bucheton, 2005) du maître qui montrent comment l’acteur enseignant s’adapte au contexte qu’il a en partie bâti, en s’appuyant sur les savoirs issus de la théorie littéraire de la réception. En partant du geste d’ajustement en tant que concept pragmatique (Pastré, 2005), c’est-à-dire un savoir et une action mobilisés dans l’action (Clot, 1999), nous faisons l’hypothèse qu’il est de nature et de fonctions spécifiques dans le contexte de négociations du sens de l’objet enseigné du texte littéraire à l’école. Enfin, notre contribution permettra d’identifier un objet de formation possible : le geste professionnel d’ajustement à structuration littéraire qui pourrait faciliter le développement professionnel des enseignants en favorisant la construction d’un rapport positif aux savoirs de la formation.