Contribution recherchée

Atelier n� 1 : Quelles nouvelles formes de professionnalisation ?

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Titre Formation des compétences : la question de l’engagement dans l’agir professionnel
Auteur(s) MOHIB Najoua

Texte
Face à l’injonction économique de « production des compétences », la formation professionnelle a subi, sous la pression sociale, de profondes modifications parmi lesquelles un mouvement de rapprochement avec le travail. Dans ce contexte, c’est une véritable « pensée pour l’action » que les dispositifs de formation favorisent désormais pour prendre en charge la construction des compétences professionnelles à travers des activités conçues « à partir, dans et par » la pratique. Après avoir fait le point sur les recherches qui apportent un éclairage sur la question du développement des compétences au sens de « comment se forment-elles et comment y former ? », nous avons choisi d’aborder cette problématique, traditionnellement analysée du point de vue de l’effectuation de l’action, sous un angle peu abordé : celui du passage à l’action. L’hypothèse qui guide ce travail est que pour s’engager dans l’agir professionnel, c’est-à-dire être capable d’oser entreprendre des actions comportant des risques et des incertitudes, l’individu doit se sentir autorisé par une « figure » qui fait autorité pour lui.
Pour explorer les processus qui soutiennent l’engagement d’un sujet dans l’agir orienté vers l’efficacité et la légitimité auxquels sont censées préparer les organisations visant la transformation des individus, nous avons procédé à une démarche qualitative fondée sur l’analyse des discours. Le corpus sur lequel s’appuie cette recherche comprend ainsi l’analyse de 12 documents pédagogiques et 22 entretiens semi-directifs menés auprès de trois types d’acteurs : les « anciens apprenants », les directeurs pédagogiques et les tuteurs. Si les résultats pointent la difficulté de saisir la complexité de l’objet étudié, ils nous conduisent à nuancer notre hypothèse de départ. Les formes de « légitimation » d’où tire son origine le processus d’autorisation renvoie davantage à une quête de socialisation et de reconnaissance par les autres plutôt qu’à une personne référente pour l’individu.