Discipline à part entière mais aussi entièrement à part, l’enseignement de l’EPS nécessite une alternance pédagogique entre un aspect formel lié à la mise en application stricte et non discutable des règles de sécurité, et un aspect formateur où l’élève est placé en auto-construction de son savoir, par une liberté d’action et de travail plus autonome. Confronté à la nécessité de mise en application de cette « co-pédagogie » à la fois directive et accompagnatrice, on observe dans la pratique du professeur novice des difficultés à surmonter cet obstacle et à contrôler sa classe en adoptant la « bonne » posture pour réguler les réactions diverses des élèves.
On s’interroge sur les raisons et les situations qui entraînent soit une prise de position où l’autorité de fonction, initialement attribuée par le statut, doit être réaffirmée et imposée pour assurer l’intégrité de tous, soit, une prise de position où une autorité de compétence, liée à la construction de savoir et savoir-faire professionnels, doit permettre un apprentissage efficient pour l’élève. Cette recherche se développe pour une thèse en sciences de l’éducation (décembre 2007). Après une année consacrée à la clarification et à la formalisation des concepts, se met en place un protocole expérimental.
La méthodologie consiste à observer l’apparition d’incidents critiques en cours de leçon, et à observer les comportements émis par le professeur novice pour faire face aux incidents. Les moyens utilisés sont la vidéo et des grilles d’analyse permettant de classer les types d’incidents et les formes de « remédiation » employées. Chaque séance se termine par un entretien avec le professeur stagiaire, afin de le placer en situation d’auto-confrontation envers sa pratique. Trois étapes dans l’année permettent de mesurer les différences dans la quantité et la qualité des interventions effectuées par le novice pour asseoir son autorité auprès des élèves.