Histoire et didactique de ce curriculum progressif
Cette communication examine la progressivité de l’enseignement des sciences à l’école. Cette question guide l’enquête historique des contenus d’enseignement (1882-2005), à partir de trois sources complémentaires : programmes et recommandations officiels, ouvrages de pédagogie et propositions des collections de manuels scolaires.
Au fil du temps, sont d’abord définis les contenus jugés utiles et accessibles pour les élèves à la sortie de l’école (1887-1923), puis sont proposés les contenus possibles pour la continuité de cet enseignement de l’école maternelle à l’école élémentaire (1923-1969), enfin sont proposés les contenus contribuant au développement de la pensée de l’enfant (à partir de 1969). D’une façon presque permanente, la progression de l’enseignement colle au découpage des âges scolaires avec les frontières que sont 5, 8 et 11 ans. Au cours de ces 120 ans, tous les discours rappellent inlassablement que cet enseignement n’a qu’une lointaine visée disciplinaire avec une présentation plus compartimentée à l’école primaire supérieure puis au collège.
Cette histoire indique aussi que les contenus de l’enseignement des sciences puis de l’éducation scientifique et technologique concernent, d’abord le monde immédiat des enfants, puis le monde local, enfin le monde plus lointain. Ainsi le corps humain, les plantes, les animaux, les roches et les phénomènes usuels demeurent présents au cours du temps, de plus en plus étendus et approfondis au fil des cours puis des cycles. L’électricité, les mécanismes puis les ordinateurs sont progressivement intégrés dans la découverte du milieu.
L’analyse de ce curriculum progressif permet en outre de discuter les conditions d’inscription et de stabilisation de l’enseignement expérimental dans le réseau des matières scolaires.