Le gouvernement du Québec a entrepris une réforme les programmes d’études du primaire et du secondaire afin d’en rehausser le niveau culturel. À cet effet, il prescrit qu’une place plus grande soit accordée aux disciplines dites « plus naturellement porteuses de culture », dont les langues, l’histoire et les arts, et qu’une approche culturelle préside à l’enseignement de toutes les matières (gouvernement du Québec, 1997). Toutefois, il ne précise pas le sens à accorder à cette approche. Or, les ruptures entre les textes officiels (Bisaillon, 1996 ; Conseil supérieur de l’éducation, 1994 ; Inchauspé, 1997) et les programmes associés à la réforme (ministère de l’Éducation, 2001a, 2001b, 2004) ne contribuent guère à guider les enseignants de français au secondaire dans la mise en œuvre de l’approche. De plus, les écrits savants sur la langue et la culture dans leur rapport à l’éducation s’avèrent aussi abondants que conflictuels, ce qui contribue à embrouiller le sens à donner à l’approche culturelle. En conséquence, que pourrait signifier cette dernière, particulièrement lorsqu’elle est appliquée à l’enseignement du français au secondaire ?
Grâce à l’analyse des discours officiels et savants tenus sur la langue et la culture dans leur rapport à l’éducation, il est possible de cerner six dimensions constitutives de l’approche culturelle appliquée à l’enseignement du français au secondaire : les dimensions littéraire et esthétique, historique, langagière, sociologique, herméneutique, et critique. L’identification de ces dernières éclaire la pratique des enseignants de français au secondaire et la formation des étudiants en enseignement, tous appelés à mettre en œuvre l’approche culturelle. Sur le plan scientifique, la recherche constitue une contribution aux champs de la pédagogie, de la philosophie de l’éducation et de la culture dans son rapport à l’éducation.