![]() |
![]() |
Contribution recherchée
Atelier no 1 : Quelle formation d'adultes pour réaliser "l'éducation tout au long de la vie" ?
Titre | La légitimité au coeur de l'action et de la compétence |
Auteur(s) | MOHIB Najoua / SONNTAG Michel |
Texte |
---|
L'analyse des pratiques professionnelles (Revue Française de Pédagogie n° 138) révèle que les situations de travail peuvent être productrices de savoirs procéduraux, comportementaux et déclaratifs (savoirs stratégiques, pragmatiques...), elles sont aussi le lieu d'acquisition et de développement de compétences (ensemble de savoirs articulés et mobilisés par un individu en vue d'agir de manière efficace dans une situation spécifique). Par ailleurs, depuis deux décennies, en entreprise comme en formation professionnelle, on accorde beaucoup d'importance à la reconnaissance des compétences individuelles ou collectives, emblématisée par la VAE et les recherches sur l'apprentissage organisationnel. A l'image de l'individu qualifié dont la professionnalité est attestée par le diplôme, se substitue aujourd'hui un portrait du travailleur autonome, efficace et responsable, reconnu compétent à partir de ses capacités et de son «pouvoir de faire» dans l'action. La compétence est communément considérée comme un «savoir agir reconnu». En effet, on ne se déclare pas soi même compétent, mais «d'autres» nous reconnaissent comme tel. La compétence renvoie également, depuis le XVe siècle, à une notion juridique de légitimité d'intervention. En d'autres termes, être compétent c'est agir de façon légitime et efficace, poser un acte avec autorité. Ainsi, il apparaît au croisement de cette double acception que la compétence ne désigne pas seulement un savoir faire efficace, mais aussi un savoir faire autorisé, elle confère un pouvoir d'intervention dans un champ d'action délimité. Cette caractéristique nous amène à reconsidérer la formation professionnelle. En effet, Il nous semble que l'acquisition des compétences ne relève pas d'un simple apprentissage in situ. Certes, la compétence se produit sans cesse dans une confrontation entre théorie et pratique, entre connaissances théoriques et expérience professionnelle, entre réflexion et action, mais nous pensons qu'elle puise également sa source d'un rapport de légitimité intersubjective, d'une «autorisation». Pour agir de manière «professionnelle», il faut, bien sûr, faire et tirer les leçons de l'expérience, mais il faut aussi se sentir autorisé à faire. Il faut savoir faire mais aussi pouvoir faire au sens de se sentir autorisé à faire. A ce titre, le tuteur ou le formateur peut «autoriser» ou transmettre le «pouvoir de». Notre recherche explore la place et l'enjeu de cette «transmission/autorisation» dans la formation professionnelle et la construction de la compétence. Elle nous amène notamment à revisiter la place du «maître» (enseignant, tuteur modèle de référence...» dans l'acquisition et le développement de la compétence. Après avoir exposé brièvement les deux aspects de la notion de «légitimité» (juridique et sociale), nous verrons comment la fonction de légitimation s'inscrit dans les dispositifs de formation professionnelle et peut éclairer la place attribuée au tuteur ou au formateur ou encore la notoriété de dispositifs comme celui des compagnons du tour de France ou de la formation médicale (En fonction de l'état d'avancement de notre recherche). A contrario, que provoque l'absence de la prise en charge de cette fonction? |