Contribution recherchée

Atelier no 2 : A l'ère de l'Europe et de la mondialisation, quelles initiatives institutionnelles et/ou quelles initiatives d'acteurs ?

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Titre Le projet d'action sociale au quotidien
Auteur(s) DESMECHT Eddy

Texte
Le contexte socio-économique des années 60-70 a fortement modifié les fondements de l'intervention des professionnels de l'action sociale. En fonction de ces mutations multiples, les différents pouvoirs subsidiants belges (Région wallonne et Communauté française de Belgique) ont établi de nouvelles politiques sociales qui modifient les finalités et les conditions de mise en oeuvre de l'intervention dans le domaine. Une des caractéristiques essentielles de ces politiques sociales consiste à déterminer des missions générales que les organismes socio-éducatifs sont tenus de mettre en oeuvre dans des environnements et des contextes particuliers. En cohérence avec les missions générales, chaque organisme social doit donc définir un projet d'action spécifique en fonction des conditions contextuelles particulières auxquelles il est confronté. Toutefois, les pratiques professionnelles et organisationnelles censées appliquer ces modifications font l'objet de peu d'attention de la part de l'ensemble des acteurs sociaux concernés y compris des pouvoirs subsidiants, des responsables politiques et des chercheurs. Par l'étude de cette problématique, nous souhaitons contribuer à la requalification de l'intervention sociale en tentant de clarifier et de conceptualiser les caractéristiques de la singularité du champ social.
La question investiguée est : comment les organisations sociales mettent-elles en oeuvre concrètement et quotidiennement les politiques sociales ainsi que les projets d'action sociale qu'ils se sont assignés ?
Pour ce faire, nous avons investigué, selon une démarche ethnométhodologique, trois organismes appartenant aux secteurs structurels du champ social, à savoir : un service d'action en milieu ouvert (AMO), secteur Aide à la jeunesse, un service d'aide à l'intégration (SAI), secteur Aide aux personnes handicapées, et un organisme d'insertion socioprofessionnelle (OISP), secteur Insertion socioprofessionnelle des publics fragilisés. Les données récoltées (documents écrits, interviews individuels et collectifs) auprès de l'ensemble des travailleurs sociaux de ces services portent sur une période de 12 mois.
Les concepts théoriques utilisés relèvent des théories de l'action (Ladrière, 1993) et des théories de l'identité (Dubar (1991 et 2000), Mendel (1998) et Kaufmann (2001)).
Les documents écrits et les discours recueillis lors des entretiens individuels mensuels sont analysés, d'une part, de manière qualitative, à l'aide du logiciel informatique Prospéro (Chateauraynaud F. et Charriau J.-P., EHESS, Paris) et, d'autre part, de manière quantitative, à l'aide de la technique du budget-temps (Javeau, 1991).
Notre communication présente les résultats concernant le service d'action en milieu ouvert (Aide à la jeunesse). Ces résultats permettent de caractériser la singularité de l'action sociale. Ils offrent des bases empiriques et scientifiques à l'élaboration de programmes de formation initiale et continue adaptés aux politiques sociales en vigueur.
Cette recherche est réalisée dans le cadre du Département de développement familial et communautaire (Université de Mons-Hainaut) dirigé par J.-P. Pourtois et H. Desmet.