Contribution recherchée

Atelier no 8 : Questions de société et questions de formation et d'éducation. Quelles intersections ?

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Titre De l'éducation socialisée à l'éducation partagée ?
Auteur(s) NOIR Jean-Pierre

Texte
Confrontée à la mondialisation, la France connaît une mutation qui affecte à la fois nos modes de perception et de représentation de l'espace et une organisation politico-administrative vieille de deux siècles. Il est désormais impossible de concevoir les territoires à partir des seuls critères de division administrativo-politique ou de l'analyse statistique classique. Il faut au contraire adopter une démarche délibérément prospective s'inspirant de la réalité territoriale actuelle dominée par la figure des métropoles modernes, pour n'en garder que les aspects inédits, potentiellement productifs de nouveau. Une telle approche conduit à repérer trois niveaux possibles de territoire :
• le "territoire domus-communauté", soit l'espace de sociabilité et de gestion des besoins du quotidien,
• le "territoire entreprise(s)/produit(s)", soit une "collectif" d'entreprises, de type réseau, coopératif et solidaire.
Ce troisième niveau renvoie, d'une part, au sentiment d'appartenance identitaire ; d'autre part, à une dynamique culturelle permettant de fonder et d'objectiver une compétence, elle aussi à dimension communautaire. Mis au service d'une intégration dans les dynamiques mondiales, d'un processus de transformation des mentalités, ce niveau constitue LE vecteur essentiel du développement territorial, la configuration, à la fois idéologique et spatiale, au sein de laquelle doivent désormais se poser toutes les questions relevant à la fois des contenus de l'éducation et de la formation, et des appareils y participant.
Il ne peut exister de "territoire éducatif" conçu comme espace institutionnel autonome. Il importe au contraire de définir quel ensemble-appareil éducatif et culturel serait aujourd'hui nécessaire à un territoire pour penser et conduire son développement.
On soulignera la socialisation croissante de l'éducation (multiplication et spécialisation des intervenants éducatifs et culturels), qui pose aussitôt la question de la cohérence des contenus et des situations. Face à ces évolutions irreversibles, la question de l'organisation territoriale de l'acte éducatif, est donc désormais posée. Une telle organisation suppose d'accéder là aussi à une nouvelle manière de structurer l'espace politique territorial, entendu au sens large, pour la fonder sur les réseaux.
Le développement croissant des logiques territoriales, à des niveaux spatiaux obligatoirement plus cohérents et plus pertinents, questionne les modèles hiérarchiques classiques d'organisation des pouvoirs (de l'Etat à la commune), les systèmes de démocratie strictement représentative et les divisions institutionnelles sectorielles qui privilégient les approches verticales, séparés, quasi étanches.
Il importe désormais d'accéder à des logiques horizontales fondées sur la territorialisation des dynamiques d'action par l'expérimentation de nouveaux systèmes décisionnels et organisationnels permettant une autre approche de la complexité.