Contribution recherchée

Atelier no 6 : Quelles formations pour des adultes qui auront à éduquer demain ?

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Titre Formation initiale, insertion professionnelle et formation continue : un équilibre à trouver
Auteur(s) MUKAMURERA Joséphine

Texte
Depuis une dizaine d'année, la professionnalisation de l'enseignement est au coeur des préoccupations des responsables et acteurs des systèmes éducatifs nord-américains. Dans les faits, l'effort de professionnalisation a surtout été centré, voire limité à la formation initiale des enseignants. Au Québec, la formation initiale des enseignants est, depuis 1994, d'une durée de quatre ans intégrant au moins 700 heures de formation pratique en contexte réel (stages). Or, en dépit de l'orientation professionnalisante et des transformations effectuées d'une réforme à l'autre, la phase d'insertion professionnelle continue d'être traumatisante pour plusieurs et les enseignants débutants ne cessent de remettre en question la «suffisance» et la pertinence de la formation initiale reçue. Pour certains, la phase d'insertion est devenue synonyme de remise en question de leur engagement professionnel et plusieurs songent à abandonner la profession à court ou à moyen termes. D'ailleurs, le taux d'abandon de la profession devient de plus en plus criant. Par exemple, aux Etats-Unis, on estime que 50% des nouveaux enseignants abandonnent la profession durant les cinq premières années de pratique tandis qu'au Québec on parle aujourd'hui de près de 20%.
Cette situation questionne tout projet de professionnalisation de l'enseignement qui serait limité à la seule formation initiale des enseignants, faisant comme si cette formation devait être terminale et assurer à elle seule une insertion réussie et une compétence professionnelle à l'épreuve du temps et des changements sociaux et scolaires. Aussi faut-il penser à la continuité et à l'arrimage à établir entre les trois moments clés de la carrière et du développement professionnel des enseignants que sont : la phase préprofessionnelle correspondant à la formation initiale, la phase de la transition correspondant aux débuts dans la carrière et enfin la phase professionnelle correspondant à la consolidation de la carrière enseignante. Bref, nous croyons que le projet de professionnalisation de l'enseignement restera inachevé et ne saura atteindre pleinement son but ultime s'il reste confiné à la phase de formation initiale et s'il n'est pas accompagné de mesures et de dispositifs d'insertion et de soutien au développement professionnel adaptés aux conditions et aux besoins des enseignants en début de carrière, en l'occurrence ceux à statut précaire.
Pour soutenir notre réflexion et alimenter le débat, nous présenterons des résultats de recherche mettant en évidence la portée et les limites de la formation initiale telles que vues par les enseignants débutants ainsi que les besoins de soutien ressentis par ces mêmes enseignants. Nous présenterons aussi les conditions d'insertion dans l‘enseignement et les contraintes de la précarité d'emploi. Enfin nous aborderons les perspectives d'avenir dans la profession telles qu'exprimées par ces enseignants interviewés.