Contribution recherchée

Atelier no 7 : Informer, communiquer à distance suffit-il pour apprendre et se former ?

Titre L'intégration de l'Internet par les enseignants
Auteur(s) GUIHOT Patrick

Texte
Cette communication se propose de soumettre à la discussion les résultats d'une recherche INRP portant sur les modalités d'intégration de l'Internet par les communautés scolaires qui a associé des équipes des académies de Caen, Nice et Rennes.
Le concept «d'objet frontière», emprunté à la sociologie interactionniste, que nous avons proposé aux équipes comme base d'analyse, n'a été qu'imparfaitement exploité. Ce sont, en effet, les seuls enseignants qui, au moyen de questionnaires et d'entretiens non directifs, ont vu leurs attitudes, comportements et représentations étudiés.
Dans le contexte d'établissements plutôt bien dotés en matériels informatiques (intégration institutionnelle réalisé), l'intégration de l'Internet dans les pratiques professionnelles concerne, aujourd'hui, de nombreux enseignants de nos établissements associés et semble progresser. Mais cette utilisation ne va que très rarement jusqu'à une intégration dans les activités de classe. Il s'agit, le plus souvent, pour l'enseignant, d'utiliser l'Internet en vue d'obtenir une aide dans ses tâches quotidiennes (préparation de séances et/ou de sorties, élaboration de supports de cours...). Paradoxalement, ce sont les jeunes enseignants, peu désireux de compliquer la gestion de leurs classes, qui réalisent le moins ce transfert d'un usage «professionnel personnel» de l'instrument Internet à un usage en classe. Les usages observés sont variés. La collecte d'information extérieures en vue de nourrir les activités scolaires est commune aux deux niveaux d'enseignement. Au secondaire, la mise en commun de ressources didactiques, voire l'élaboration de bases de références destinées aux élèves complètent le tableau. A l'élémentaire, par contre, c'est l'usage de la messagerie au service de l'apprentissage de la langue qui l'emporte.
Au-delà des attitudes radicales de refus d'usage des technologies en général que nous avons pu observer (motivation pédagogiques et/ou idéologiques), le fait marquant est l'attitude pragmatique de la majorité des enseignants concernés qui, prêts à utiliser, au besoin, l'Internet soulignent toutefois l'insuffisance d'une offre adaptée pour leur discipline, la lourdeur de tout usage en classe, voire l'insuffisance de formation en particulier en matière de mise en oeuvre pédagogique de cet instrument