Contribution recherchée

Atelier no 3 : Usages des dispositifs et des outils dans les apprentissages. Quels bénéfices ? Quelles limites ?

Titre Les nouvelles technologies dans les pratiques de l'enseignement à l'université
Auteur(s) MAGGIO Mariana Beatriz

Texte
La recherche que nous présentons est orientée vers la reconnaissance et l'analyse des classes universitaires qui incluent de nouvelles technologies de l'information et la communication. Cette recherche a été réalisée entre les années 1998 et 2002 à l'Institut des Sciences de l'Éducation de l'Université de Buenos-Aires.
Notre interrogation initiale avait trait aux caractéristiques des propositions pédagogiques qui, incluant des technologies, favorisaient des processus compréhensifs profonds des contenus disciplinaires. La recherche a été effectuée à travers une approche critique interprétative pour aborder les pratiques de l'enseignement, ayant l'objet de construire des catégories théoriques. Les résultats ont été validés avec les mêmes enseignants et par l'intermédiaire des experts.
Au cours de la recherche nous avons pu reconnaître des professeurs universitaires qui utilisent la technologie pour un grand nombre de tâches mais pas dans l'enseignement; des professeurs pour lesquels l'utilisation n'obéit pas aux raisons pédagogiques (mode et contrainte institutionnelle, entre autres) et des professeurs qui incluent des technologies dans les classes parce qu'ils en reconnaissent la valeur dans la production de la connaissance, dans le développement des tâches de recherche et dans le domaine professionnel. Ces professeurs-ci engendrent des pratiques de l'enseignement dans lesquelles les technologies n'ont pas de valeur ad hoc en tant que simple support -qui pourrait être remplacé par n'importe quel autre tant qu'il servirait d'appui- mais elles sont intégrées dans des propositions didactiques où elles prennent une signification centrale dans leur rapport avec la construction de la connaissance et la compréhension. Nous identifions ces situations comme de «vraies inclusions».
Les professeurs qui réalisent de vraies inclusions reconnaissent l'impact des technologies dans la société, la culture et les domaines de connaissance, même avant que celles-ci ne soit généralisées. Le sens avec lequel ils incorporent les technologies dans l'enseignement est connexe, et en général isomorphique avec cet impact, reconnu trop tôt. Dans notre analyse nous avons pu reconnaître des propositions pédagogiques qui, depuis la communication, favorisent la constitution de communautés virtuelles d'apprentis mutuels autour de sujets ou projets d'intérêt. Dans la formation pour la recherche ils incorporent les manières dont les experts en chaque domaine utilisent l'Internet, en imitant leurs processus de recherche, validation et publication de l'information. Dans la formation professionnelle ils étudient la valeur des développements technologiques qui modifient le travail quotidien, en insistant toujours sur le caractère provisoire de ces outils. Dans ces cas-là, les vraies inclusions requièrent, de la part des enseignants, une claire conscience du rôle que jouent les technologies dans la construction de la connaissance dans la société actuelle et un fort engagement politique et culturel dans l'analyse de leurs possibilités et de leurs limites, tout cela dans un lattis avec les buts et les pratiques de l'enseignement.
Les résultats obtenus nous permettent d'affirmer la nécessité de dépasser les vues instrumentales en matière de formation enseignante pour l'incorporation de technologie et récupérer une analyse abordant le rapport entre technologie et didactique sous une perspective épistémologique.