Contribution recherchée

Atelier no 12 : Quelles approches pour faciliter le développement des personnes dans les organisations d'éducation et de formation ?

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Titre Le corps au service des apprentissages en L.P
Auteur(s) COPPET Mickaël / ROUX Nicole / BELLOUARD Martine / SAGNIMORTE Joëlle

Texte
L'élève de CLIPA, 3ème à projet professionnel, de CAP a subi au moins depuis quelques années l'infrastructure et l'enfermement de la classe comme l'a montré nos observations de ces dernières années. Cet adolescent, déjà mal dans son corps qui change, est embarrassé dans une posture qui l'"asphyxie" Cela contribue à sa perte de concentration, d'attention et favorise l'atonie. Chaque jeune évolue selon son propre rythme aussi bien dans le domaine physique qu'intellectuel. De plus beaucoup d'entre eux sont en manque de repères spatio-temporels, ce qui entraîne des difficultés dans la gestion: des apprentissages, du temps, de l'attention, de la concentration. Ils ne trouvent plus leur place dans le groupe classe, dans le groupe sociétal, ce qui les incite à rejeter les valeurs qui le sou tendent. Pour eux, les erreurs sont vécues comme des échecs ou des points d'arrêts dans leur construction. Pour l'équipe d'enseignants l'adolescent n'est pas seulement «une tête», c'est aussi un affect et un squelette!
Instaurer un «rituel éducatif» sécurise et permet de mesurer les exigences de l'équipe éducative tout en rythmant les temps d'apprentissages. Proposer des activités scolaires hors les murs -à vélo, par exemple- favorise l'effort physique. Veiller à ce que l'élève apprenne à se maintenir dans une position ergonomique facilite la respiration, la détente indispensable à la concentration. Proposer des exercices à caractères ludiques de psychomotricité permet de stimuler l'attention et la concentration. Oser des exercices de latéralisation voire de mémorisation respecte le rythme de l'évolution de chacun.
Toute cette démarche autorise l'élève à prendre en charge ses erreurs, à être capable d'y remédier positivement et de vivre la proximité physique avec les enseignants qu'il perçoit comme accessibles.
Il est utile de respecter le «grand»corps de ces jeunes en leur donnant dans la mesure du possible un cadre (salle de classe) spacieux, lumineux, attrayant, d'un bon confort acoustique, pour moduler la configuration des postes de travail dans l'espace, y compris et surtout en enseignement général.
Cela autorise l'élève à exister par son corps, à accepter ses possibles et ses limites, à se débarrasser de ses peurs voire de ses souffrances, à acquérir de l'estime de soi pour oser se montrer honnêtement dans ses fonctionnements et dépasser ses inhibitions.
A travers ce travail sur le corps, il prend conscience des contraintes et frustrations nécessaires pour l'acquisition des apprentissages. Il mesure aussi le plaisir et la fierté que l'on trouve d'arriver à fournir un effort physique jusqu'au bout. Il est encouragé à transposer ce plaisir et cette fierté aux apprentissages scolaires et autres.
Pour donner du sens à l'adolescent, il faut que toute l'équipe éducative soit au moins partie prenante à cette démarche.