Contribution recherchée

Atelier no 10 : De nouvelles formes d'évaluation (validation des acquis) vont-elles renouveler les cursus universitaires ?

Titre La VAE à l'université : une occasion de prendre en considération des savoirs informels ?
Auteur(s) VIAL Michel / CAPARROS-MENCACCI Nicole / BOYER Agnès

Texte
Cette contribution souhaite ouvrir quelques perspectives, suite à une recherche menée en 2003 qui a visé la mise à jour du dispositif de Validation d'Acquis de l'Expérience en place au sein de deux Universités Françaises. L'intention était de comprendre l'état d'avancée du dispositif, des VAP aux VAE, et la conception que s'en font les acteurs (administratifs, accompagnateurs, candidats). Trois thématiques ont été étudiées : la conceptualisation de l'acte évaluatif, la conception du savoir et des compétences, les stratégies mises en place par les candidats. Neuf entretiens ont été effectués, une élucidation clinique a été proposée à partir de la lecture croisée des transcriptions, basée sur une analyse de contenu.
Même si l'absence de distinction entre savoir et compétence a été notée chez tous les acteurs interviewés, la recherche a néanmoins mis à jour que l'articulation de trois dimensions dans la VAE - administrative, pédagogique et de contrôle -, avait mis les acteurs universitaires de différents niveaux face à la nécessité nouvelle, non seulement de prendre en considération les acquis de l'expérience des candidats, mais aussi de les mettre en liens avec le référentiel de formation d'un diplôme qui restait pourtant parfois peu explicité ou inexistant. Par ailleurs, les difficultés d'un «repreneur d'études universitaires», ont permis de pointer, que des savoirs plus ou moins tacites, fonctionnant comme «des sortes de pré-requis» indispensables pour l'étudiant, demeuraient non perçus par les accompagnateurs et jurys.
Au travers de cette monographie, il apparaît que la VAE conduit à identifier, nommer et valoriser différents types de savoirs, dont des savoirs informels - acquis en situation, suite à un apprentissage non planifié, non institué. De ce fait, elle met à la réflexion les questions suivantes qui seront débattues :
- Si, comme le dit le slogan, des acquis de l'expérience peuvent être «diplômés» par l'Université, c'est qu'est postulée l'équivalence - et non pas l'identité - entre savoirs de l'expérience informels, et savoirs universitaires : que recouvre cette «équivalence» ?; comment les acteurs de la VAE peuvent-ils l'établir ?
- S'il existe des savoirs universitaires informels, préalables et indispensables, n'est-il pas aussi du ressort de la VAE que de les évaluer chez le candidat à la reprise d'études ? La mise à jour du référentiel de formation de chaque diplôme universitaire ne devient-elle pas alors incontournable ?