Contribution recherchée

Atelier no 5 : Vers une culture du débat. Citoyenneté et démocratie.

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Titre L'apprentissage du créole en milieu scolaire francophone
Auteur(s) DISPAGNE Michel

Texte
L'école française dans les DFA a privilégié jusqu'à une date récente, le français. Le créole utilisé par ces populations n'était pas légitimé comme objet et instrument d'apprentissage. Depuis peu la situation sociolinguistique des DFA a changé. Le créole y est entré légitimement mais le français garde une grande part de ses privilèges. La question qui se pose à l'enseignant en établissements primaire est double: comment gérer dans l'appropriation du savoir la présence de ces deux langues quand le créole n'avait jusque-là jamais été autorisé à être pratiqué dans un usage normatif et qui depuis peu commence à apparaître comme un outil légitime valorisé et utilisé à l'école ? Comment se positionner lorsque l'une des langues, le créole sortant peu à peu de sa minoration se voit reconnaître une part de l'espace linguistique réservé au préalable à la langue dominante et officielle, le français? Ces questions poussent l'enseignant à situer à nouveau sa réflexion par rapport au schéma pédagogique classique. Sa représentation est appelée à être corrigée par confrontation à cette nouvelle situation d'enseignement. Le schéma tripolaire mis en oeuvre dans un tel espace s'avère à l'examen plus complexe qu'on ne le pense. Le savoir qui occupe l'un des pôles du triangle pédagogique se présente comme un lieu de débat où la notion de subculture (J. Biarnes) est conviée. Il s'agira alors d'évaluer l'apprenant dans ce lieu institué où sa subculture dans sa pratique langagière peut entrer en conflit avec celle de l'enseignant. Ici entre en jeu la notion de compétence linguistique polaire répartie. Cette compétence (J. Bernabé) se présente sous forme de trois zones polaires. Celles-ci deviennent des outils pédagogiques appliqués à l'apprenant et à l'enseignant comme modèle de lecture de ces zones lectales.