Contribution recherchée

Atelier no 15 : Apprentissages...échecs et réussites.

Titre Emotions, apprentissage et réussite : le cas des bacheliers de l'enseignement professionnel
Auteur(s) GENDRON Bénédicte

Texte
Actuellement en matière d'éducation, les développements récents orientent le système d'éducation vers le développement de compétences, d'habiletés de pensée critique (le philosopher à l'école) et de résolution de problème, réduction des conflits (l'éducation à la citoyenneté..) ainsi que le développement de stratégies d'apprentissage autonome. Dans cette optique, les apprenants sont amenés à développer des attitudes d'apprentissage active et indépendante, avec une accentuation sur l'autorégulation et l'autodirection. C'est ce que j'ai observé dans le cadre d'une recherche européenne (contrat Leonardo) menée sur les représentations sociales des filières du baccalauréat professionnel en France. Les apprenants de ces filières ont pour bon nombre d'entre eux vécus l'échec scolaire au collège et se sont vus orientés en filières professionnelles par défaut (CAP, BEP). Entrant avec une représentation négative de ces filières (filière de relégation), ils en ressortent néanmoins avec une vision positive lorsqu'ils accèdent au niveau baccalauréat professionnel. Ce renversement s'expliquerait entre autres par les modalités et démarches d'enseignement novatrices promouvant les émotions des apprenants, donnant sens aux différents savoirs enseignés (Rochex, 1998 et Charlot, 1999), aidant à la re-construction de leur orientation professionnelle non choisie (Gendron, 2001) tout en développant l'autonomie et l'autogestion des apprenants. Ces différentes démarches et enseignements reposent sur le développement autonome et individualisé de stratégies d'apprentissage et en découleraient une meilleure connaissance de soi, et le développement de l'intelligence émotionnelle (Goleman) Ces facteurs, vecteurs de reprise de confiance en soi, de l'estime de soisont autant de facteur qui conduisent vers le chemin de la réussite. C'est ce que nous allons tenter de voir et d'aborder dans cette communication.
La méthodologie d'enquête et d'analyse empruntée à la psychologie sociale (Moscovici, Doise et Palmori, Aebischer et Oberlé, et Sallaberry) a consisté à mener des entretiens semi-directifs de 2 heures en focus group (méthodologie adoptée par l'ensemble du groupe de chercheurs européens) et en des entretiens individuels.
La recherche a porté sur 6 lycées d'enseignement professionnel (dont un établissement privé) de 3 différents départements de la région basse-Normande (La Manche, Calvados, Orne). Ont été interrogées dans l'ensemble, plus de 60 personnes : 4 groupes d'apprenants élèves (26 personnes) de classe de terminale de diverses spécialités. Agés de 18 à 22 ans, tous les apprenants avaient eu une expérience de plusieurs semaines en entreprise lors de stages. Ont été interrogés également, 4 groupes d'enseignants (formation professionnelle et enseignement général), des conseillers d'orientation, des conseillers pédagogiques en éducation, les proviseurs et 3 groupes de jeunes diplômés du baccalauréat professionnel en activité, ainsi que 4 employeurs. Le matériau collecté à partir de ces entretiens a fait l'objet d'analyses textuelles via deux outils différents; une analyse à l'aide du Logiciel ALCESTE (analyse qualitative de données textuelles) commanditée par l'Observatoire régional des formations supérieures (ORFS) de Caen et une seconde menée avec le logiciel MODALISA (analyse quantitative de données textuelles) pour le contrat de recherche européen.