Contribution recherchée

Atelier no 15 : Apprentissages...échecs et réussites.

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Titre Evolution de la place de l'élève en tant que sujet dans les rédactions à l'école primaire (1882-2003)
Auteur(s) BISHOP Marie-France

Texte
En observant les rédactions des écoliers du primaire, et plus précisément les rédactions à la première personne, de 1882, à nos jours, il est possible de déterminer la place que l'école accorde, et a accordée, à l'élève en tant que sujet d'une histoire individuelle. La perspective historique permet de déceler une transformation des pratiques scolaires parallèle à l'évolution des représentations de l'enfant.
Trois grandes périodes peuvent être retenues.
La première est celle de la mise en place de l'école républicaine. Ce modèle repose sur l'existence de deux écoles séparées, l'école primaire, et le secondaire. Pour l'école primaire, il s'agit de faire acquérir le bagage nécessaire pour l'entrée dans la vie active, en utilisant des méthodes mécanistes d'apprentissage. Les rédactions sollicitent abondamment une première personne qui n'est jamais réellement celle de l'élève: l'école n'accorde pas de place à l'élève en tant que sujet.
La seconde période est celle de la Rénovation du français, qui s'amorce au début des années soixante-dix. Influencée par Freinet et l'Ecole Nouvelle, cette réforme veut permettre à l'élève de s'exprimer à l'oral comme à l'écrit. Il s'agit non plus d'inculquer des savoirs, mais de chercher à motiver l'expression. L'emploi de la première personne est largement sollicité comme élément de motivation. L'enfant est bien le sujet de son récit, quand il utilise la première personne, mais l'écriture ne s'enseigne pas, elle est l'expression immédiate de la pensée.
La troisième période débute dans les années quatre-vingt. Les fonctions assignées à l'écriture ont évolué: l'élève est considéré comme un sujet apprenant, ce qui se traduit par un usage élevé d'écrits utilisant la première personne pour mettre à jour une pensée en cours d'élaboration. Mais dans le domaine de la rédaction, le vécu est moins sollicité: l'élève est considéré comme un sujet «privé».