Contribution recherchée

Atelier no 10 : De nouvelles formes d'évaluation (validation des acquis) vont-elles renouveler les cursus universitaires ?

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Titre De l'art de traduire pour valoriser des acquis d'expérience
Auteur(s) SEMAL-LEBLEU Annie

Texte

Affrontant, consécutivement à la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, l'épreuve d'une Validation de mes Acquis d'Expérience pour l'obtention du DEA en Sciences de l'Education, j'ai fait le pari, par cette démarche d'objectivation globale de mes expériences singulières, d'envisager mes actes de vie, personnels ou professionnels, comme corpus d'une étude menée tant de l'intérieur que de l'extérieur, optant pour une posture en miroirs d'acteur, d'observateur, d'analyste-traducteur des faits et de praticien-réflexif de l'observation et de l'analyse.
La mise en mots, écrite, puis orale, imposée par l'épreuve du témoignage, force en effet à réaliser, pour l'unicité de ce parcours d'apprentissage parfois buissonnier, de multiples «traductions» qui rendent intelligibles aux autres et à soi-même les compétences acquises, valorisent les expériences antérieures et conscientisent plus et mieux le sens de l'action vers un projet ré-orienté.
Cette focalisation de l'énergie vers la traduction, qui seule permet le passage du langage des faits et des pratiques au langage du savoir et à la connaissance, devient elle-même partie intégrante du curriculum individuel, constituant une expérience nouvelle d'autoformation qui a vocation à s'inscrire dans toute conception anthropagogique de l'éducation tout au long de la vie.
Prenant appui sur mon expérience de linguiste, sur une enquête menée auprès d'élèves de CM et sur des entretiens réalisés auprès de chercheurs «transpatrides», nous envisagerons ces expériences existentielles non valorisées par les diplômes existant en langues construisant cette compétence du traduire. Nous réfléchirons aux finalités d'un enseignement des langues qui, au-delà de l'acquisition d'une langue, initie l'enfant à la prise de conscience de sa compétence plurilingue et des multiples savoirs issus de ses rencontres, favorisant ainsi la reconstruction d'un lien social solidaire permettant au futur citoyen d'échapper au syndrome postmoderne.