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Contribution recherchée

Atelier no 6 : Quelles formations pour des adultes qui auront à éduquer demain ?

Titre	Un dilemme de la formation des maîtres spécialisés à l'école élémentaire : constitution de l'identité professionnelle et catégorisation des élèves.
Auteur(s)	DORISON Catherine

Texte
Une approche historique du cas des ré-éducateurs en psychopédagogie et en psychomotricité, exerçant dans les groupes d'aide psychopédagogique à l'école primaire (de 1970 à 1990), permet de mettre en évidence le double processus de définition de l'identité professionnelle et de définition des besoins des élèves en difficulté scolaire. En même temps que s'affirme la spécificité professionnelle, se précise la catégorisation des besoins des élèves en fonction de cette spécificité, elle-même. Parce qu'ils deviennent des spécialistes de tel ou tel type de ré-éducation, les ré-éducateurs utilisent, pour penser les besoins des élèves, les catégories qui correspondent à leur spécificité. Les «besoins» des élèves sont pensés au travers de catégories, qui sont celles des compétences professionnelles des enseignants. Le mouvement n'est pas : des besoins des élèves à la définition de compétences professionnelles des maîtres, mais bien plutôt des compétences professionnelles à la définition des besoins. L'approche historique permet de repérer comment l'identité professionnelle se construit, en partie au moins, par la prise de distance à l'égard des pratiques des maîtres non spécialisés. Les ré-éducateurs construisent leur identité en se différenciant. Mais les moyens de la construction de cette différence sont des concepts, des pratiques par lesquels ils catégorisent les besoins des élèves. Cette approche historique peut permettre d'éclairer les débats sur les formations actuelles des maîtres exerçant dans les réseaux d'aide. Des processus similaires sont-ils à l'oeuvre quand des maîtres revendiquent une spécificité, qui leur interdirait de conduire certaines actions d'aide? Que signifie dès lors une formation «spécialisée» ?

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Une approche historique du cas des ré-éducateurs en psychopédagogie et en psychomotricité, exerçant dans les groupes d'aide psychopédagogique à l'école primaire (de 1970 à 1990), permet de mettre en évidence le double processus de définition de l'identité professionnelle et de définition des besoins des élèves en difficulté scolaire. En même temps que s'affirme la spécificité professionnelle, se précise la catégorisation des besoins des élèves en fonction de cette spécificité, elle-même. Parce qu'ils deviennent des spécialistes de tel ou tel type de ré-éducation, les ré-éducateurs utilisent, pour penser les besoins des élèves, les catégories qui correspondent à leur spécificité. Les «besoins» des élèves sont pensés au travers de catégories, qui sont celles des compétences professionnelles des enseignants. Le mouvement n'est pas : des besoins des élèves à la définition de compétences professionnelles des maîtres, mais bien plutôt des compétences professionnelles à la définition des besoins. L'approche historique permet de repérer comment l'identité professionnelle se construit, en partie au moins, par la prise de distance à l'égard des pratiques des maîtres non spécialisés. Les ré-éducateurs construisent leur identité en se différenciant. Mais les moyens de la construction de cette différence sont des concepts, des pratiques par lesquels ils catégorisent les besoins des élèves.
Cette approche historique peut permettre d'éclairer les débats sur les formations actuelles des maîtres exerçant dans les réseaux d'aide. Des processus similaires sont-ils à l'oeuvre quand des maîtres revendiquent une spécificité, qui leur interdirait de conduire certaines actions d'aide? Que signifie dès lors une formation «spécialisée» ?