Contribution recherchée

Atelier no 5 : Vers une culture du débat. Citoyenneté et démocratie.

Titre Enseignement des langues étrangères et légitimité des enseignants
Auteur(s) DERIVRY-PLARD Martine

Texte
Prenant appui sur les travaux de P. Bourdieu, de J.-L. Calvet, R. Galisson et G. Zarate en France mais aussi sur ceux de A.P.R. Howatt, R. Philipson, P. Medgyes et G. Braine pour les auteurs en langue anglaise, mon travail dans le cadre d'un doctorat a permis d'analyser une des spécificités du champ de l'enseignement des langues, à savoir celle de l'enseignement des langues étrangères.
Sa particularité consiste en une structuration historique très spécifique qui oppose deux principes sociaux de division: l'espace institutionnel à l'espace non institutionnel d'enseignement, et les enseignants «natifs» aux enseignants «non-natifs» de la langue enseignée.
Cette communication propose d'éclairer ces notions de champ linguistique de l'enseignement, de champ de l'enseignement des langues étrangères, d'enseignants «natifs» / «non-natifs» dans leur dimension sociale. En tant que telle, cette catégorie de «natif/non-natif» ne peut être écartée, de par les conséquences réelles en termes d'emploi des deux types de professeurs. Les enseignants «natifs» de langue étrangère sont actuellement privilégiés sur le marché du travail dans le privé ( P. Medgyes, G. Braine) par rapport aux enseignants «non-natifs». De plus, quelque soit le milieu d'enseignement (institutionnel ou non-institutionnel) la légitimité d'enseignement des enseignants «natifs» prévaut, expression puissante de schèmes de perception.
Dans une perspective de plus en plus plurilingue/pluriculturelle, ne serait-ce que par l'élaboration progressive d'un espace européen de l'éducation, cette catégorie binaire «natif/non-natif» doit être analysée et déconstruite dans la mesure où elle nuit à la réflexion des politiques des enseignements linguistiques.