Contribution recherchée

Atelier no 10 : De nouvelles formes d'évaluation (validation des acquis) vont-elles renouveler les cursus universitaires ?

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Titre Les pratiques d'évaluation dans les universités françaises
Auteur(s) NAVARRO DIAZ DE LEON Gabriela Ibeth

Texte
Dans les universités actuelles, la pratique d'évaluation chez les enseignants revient à un processus très complexe, à cause des différents facteurs qui la composent : l'organisation des examens, l'effet de les faire passer, le temps consacré à la correction de copies par rapport au temps destiné à cette activité, et plus particulièrement le fait que l'évaluation s'établit comme une activité obligatoire qui dans l'ensemble n'est pas du tout satisfaisante pour les enseignants et les étudiants.
Après avoir analysé les discours des 15 premiers enseignants interrogés, nous avons constaté qu'il y a des discours qui amènent à une véritable réflexion sur le processus d'évaluation, alors que d'autres en restent à une description très détaillée de leur tâche administrative dans l'organisation des examens de la filière.
Certains enseignants acceptent des modalités de contrôle des connaissances imposées par l'institution et obéissent aux injonctions du ministère. En revanche, d'autres nous ont présenté un système évaluatif affaibli à cause des réformes ou arrêtés ministériels depuis1997. Ils ont provoqué, selon les personnes interrogées, des restrictions et des «défauts» dans le système actuel d'évaluation dans les UFR. De plus, cette réglementation n'est pas toujours appliquée et certains étudiants ne sont pas au courant du type de contrôle de leurs travaux dirigés. Une troisième catégorie d'enseignants a limité ses propos à l'aspect purement technique de l'évaluation, autrement dit, la façon d'opérer le contrôle terminal ou continu, la composition des épreuves écrites et orales, ainsi que les modalités de calcul pour chaque matière, en montrant aussi jusqu'à la façon d'obtenir la moyenne.
Dans la plupart des entretiens, l'évaluation se présente concrètement comme un acte de notation et se réduit simplement à la correction de copies.
Les enseignants considèrent que l'évaluation est un acte difficile et que la correction des copies est un travail lourd. De plus, la réglementation est très compliquée. Les modalités de contrôle des connaissances varient selon chaque enseignement et chaque enseignant. Les examens oraux et écrits constituent encore les dispositifs le plus courant.
Nos lectures montrent que le système français est fondé sur des pratiques très anciennes et une tradition remontant au moyen-âge.
Bref, les pratiques d'évaluation telles qu'elles se réalisent actuellement, ne dépendent pas d'une stratégie commune mais sont subordonnées à l'expérience propre de l'enseignant, à la conformation de ses groupes, à son égard, à sa propre pratique pédagogique. On peut partager ce constat avec d'autres spécialistes Felouzis, Romanville, qui s'attachaient à cerner avec précision la grande hétérogénéité qui caractérise les pratiques d'évaluation du système universitaire.
Cette diversité des actions au moment d'évaluer nous a amené à repenser l'importance du rôle de l'enseignant dans cette pratique.
Nous sommes persuadés que la diversité des opinions sur leur propre pratique d'évaluation que nous venons de montrer, constitue un des dispositifs essentiels pour mieux comprendre cette réalité. Des études récentes le confirment aussi, en faisant l'hypothèse que l'analyse de ces pratiques permettra de mieux expliquer ce phénomène qui reste "mal connu" dans la vie universitaire depuis des nombreuses années.