INRP - Recherche d'une contribution

Contribution recherchée

Atelier no 11 : Diversité culturelle, conflit des civilisations ou dialogue interculturel : quelles stratégies éducatives ?

Titre	L'Ecole face au temps du pluriel
Auteur(s)	MABILON-BONFILS Béatrice

Texte
Les crises sporadiques qui agitent le système scolaire depuis une vingtaine d'années sont bien plus que la traduction d'un désenchantement de l'école ou d'un "malaise enseignant", lycéen ou étudiant. Elles sont à saisir comme symptôme d'une crise de citoyenneté collective, d'une véritable crise du politique. Cette crise du pacte républicain, véritable "crise de sens" de l'école tient à la remise en cause des consensus dont elle faisait l'objet. Car l'Ecole est un dispositif symbolique qui participe à la construction politique du sens, entre unité et diversité. Dans notre modèle citoyen universalisant, c'est au travers de la promotion d'une cité laïque, politiquement correcte en ce qu'elle neutralise en apparence les aspérités tant ethniques, sociales, culturelles, régionales que confessionnelles, dans un espace supposé homogénéisant - bien que jamais homogène - les singularités individuelles et les particularismes communautaires. Or, elle est aujourd'hui confrontée à une demande croissante de pluralismes cultuels et culturels. L'Ecole est bien alors un lieu politique, tant parce qu'il est le lieu cardinal de la citoyenneté que parce que s'y jouent des jeux et enjeux de pouvoir dont la violence scolaire est la forme émergente. En d'autres termes, selon nous, la question de la violence scolaire est d'abord une question politique. Pour saisir les phénomènes de violence scolaire, il s'agit de déborder les notions de sens commun pour saisir dans un regard pluri-oculaire les faits de violence scolaire et de faire une analyse de la manière dont les grands médias analysent la violence scolaire. Les taxinomies sont des enjeux de pouvoir : ce qui est qualifié de violence scolaire, par les médias voire par les experts rétroagit sur la définition commune de la violence scolaire et donc sur les représentations empiriquement testées, qui ne sont pas sans effet sur les choix et stratégies d'acteurs. Si la violence scolaire au coeur d'un Malaise dans la citoyenneté, c'est que notre citoyenneté nationale est aujourd'hui confrontée à une implosion par le "haut" et par le "bas" liées à des résurgences plurielles de communautés et cette rupture du pacte républicain est porteuse de violences scolaires. Pour saisir les déviances scolaires, il s'agit de poser la question du sens de l'expérience scolaire pour des publics de plus en plus hétérogènes pris en charge par une Ecole encore très uniformisante.

Texte

Les crises sporadiques qui agitent le système scolaire depuis une vingtaine d'années sont bien plus que la traduction d'un désenchantement de l'école ou d'un "malaise enseignant", lycéen ou étudiant. Elles sont à saisir comme symptôme d'une crise de citoyenneté collective, d'une véritable crise du politique. Cette crise du pacte républicain, véritable "crise de sens" de l'école tient à la remise en cause des consensus dont elle faisait l'objet. Car l'Ecole est un dispositif symbolique qui participe à la construction politique du sens, entre unité et diversité. Dans notre modèle citoyen universalisant, c'est au travers de la promotion d'une cité laïque, politiquement correcte en ce qu'elle neutralise en apparence les aspérités tant ethniques, sociales, culturelles, régionales que confessionnelles, dans un espace supposé homogénéisant - bien que jamais homogène - les singularités individuelles et les particularismes communautaires. Or, elle est aujourd'hui confrontée à une demande croissante de pluralismes cultuels et culturels. L'Ecole est bien alors un lieu politique, tant parce qu'il est le lieu cardinal de la citoyenneté que parce que s'y jouent des jeux et enjeux de pouvoir dont la violence scolaire est la forme émergente. En d'autres termes, selon nous, la question de la violence scolaire est d'abord une question politique. Pour saisir les phénomènes de violence scolaire, il s'agit de déborder les notions de sens commun pour saisir dans un regard pluri-oculaire les faits de violence scolaire et de faire une analyse de la manière dont les grands médias analysent la violence scolaire. Les taxinomies sont des enjeux de pouvoir : ce qui est qualifié de violence scolaire, par les médias voire par les experts rétroagit sur la définition commune de la violence scolaire et donc sur les représentations empiriquement testées, qui ne sont pas sans effet sur les choix et stratégies d'acteurs. Si la violence scolaire au coeur d'un Malaise dans la citoyenneté, c'est que notre citoyenneté nationale est aujourd'hui confrontée à une implosion par le "haut" et par le "bas" liées à des résurgences plurielles de communautés et cette rupture du pacte républicain est porteuse de violences scolaires. Pour saisir les déviances scolaires, il s'agit de poser la question du sens de l'expérience scolaire pour des publics de plus en plus hétérogènes pris en charge par une Ecole encore très uniformisante.