Contribution recherchée

Atelier no 11 : Diversité culturelle, conflit des civilisations ou dialogue interculturel : quelles stratégies éducatives ?

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Titre De la difficile contribution d'une discipline à une culture commune : l'enseignement de l'Histoire au Cameroun
Auteur(s) NGAMANGA Marie-Victoire / GAUTHERIN Jacqueline

Texte
Originaire du Cameroun, mon intérêt se porte sur le système éducatif camerounais et spécialement sur les rapports entre l'enseignement de l'histoire et la construction nationale depuis 1960. Depuis cette date, une série de questionnements sociologiques sur l'adaptation scolaire ont porté sur la réforme des structures. A partir des années 90 les autorités compétentes se préoccupent davantage de la question du contenu des savoirs enseignés et de la socialisation des élèves. Je suis suivie et dirigée par Jacqueline Gautherin, Professeur des Universités.
En dépit de l'observation selon laquelle une histoirede l'Afrique noire en général, et du Cameroun en particulier, reste un processus qu'une réalité figée, nous nous sommes posée les questions suivantes: dans un pays composé d'environ 280 groupes ethniques, comment, à travers une discipline scolaire, faire acquérir une histoire commune ? Trois types de problèmes se heurtent, principalement à la rédaction et à la compréhension de cette histoire : des problèmes liés à différentes conceptions du temps et de l'histoire, tant pour l'Européen que pour l'Africain ; des problèmes liés à l'absence de sources écrites en Afrique ; des problèmes liés aux auteurs mêmes de cette histoire.
Dans un pays qui, grâce à un double héritage colonial, et qui possède donc deux systèmes scolaires (francophone et anglophone), comment à travers l'enseignement de l'histoire, réaliser un projet de construction nationale ? Dans un pays, en train de construire une culture commune, comment, à travers l'enseignement de l'histoire, le faire participer au processus de mondialisation?
Une réflexion sur l'enseignement de l'histoire au Cameroun doit, pour être crédible, fournir une vision intégrale d'ensemble en tenant compte des réalités locales. L'enseignement de l'histoire, pour évaluer sa contribution dans la mise en place d'une culture commune, ne doit pas se limiter à la présentation des faits. Elle doit tenter de s'interroger sur les diverses périodes, les différentes réformes éducatives et sur le rôle des différents acteurs. Pour y parvenir, cette étude fait appel à plusieurs disciplines que le cadre de cette réflexion ne nous permet pas d'exploiter totalement. Néanmoins, nous avons recours à des enquêtes sur le terrain avec les différents acteurs de l'éducation, à des documents officiels, à l'observation dans les salles de classe et à nos investigations bibliographiques.
Cette étude vise à la fois à analyser ces différents points et à illustrer le renouvellement des problématiques de recherche en croisant des approches sociologiques et anthropologiques.