Contribution recherchée

Atelier no 8 : Questions de société et questions de formation et d'éducation. Quelles intersections ?

Titre Aider les enfants à vivre leur deuil
Auteur(s) KIBWENGE Esu-Bwana

Texte
Les enfants sont-ils capables de vivre, à côté de l'adultes des moments d'intense émotion que sont les rituels de séparation? Autrement dit, doit~on faire participer les enfants aux cérémonies de deuil de leurs proches? Comment les aider à affronter cette période trouble de leur vie ? Comment, en mot. leur parler de la mort ?
Pour essayer de réfléchir à cette chaîne de questions, nous avons rencontré, dans l'optique d'une herméneutique collective, nombre d'acteurs de terrain (des institutrices, des assistantes sociales, des infirmières, des psychologues) au cours d'un atelier du CREAS qui a duré 3 jours. Il s'agit donc d'une réflexion en quête du vécu.
Il apparaît, au terme de nos débats nourris d'expériences multiples que les enfants ont une façon spécifique de se représenter les pertes successives de la vie et de vivre leur deuil, au regard de leur âge mental. Au lieu de projeter sur eux leur peur et angoisse) les adultes chargés de leur éducation devraient plutôt les aider à mettre des mots sur leur douleur et ce, au travers des contes, des albums de photos, des photos-langage, des bandes dessinées, des saynètes, des jeux, des activités manuelles diverses. Us devraient les aider à se représenter l'absence, à nommer la mort. La participation à de telles activités permet ainsi l'élaboration d'un travail de deuil nécessaire au réinvestissement de la vie. Ainsi, le moment critique de deuil peut devenir un temps de recréation.
Aider les enfants à vivre leur deuil passe donc par :
- la reconnaissance du statut d'enfant, et de leur "différence" ;
- le respect de cette période de vie pendant laquelle se construit le socle identitaire ;
- l'assimilation ou mieux, l'intériorisation d'un certain nombre de repères devant baliser le cours d'une vie;
- l'initiation progressive à un sens de responsabilité, à un «devenir auteur» plutôt que spectateur.
Il s'agit surtout de les écouter simplement et de poser sur eux un autre type de regard, le regard unique d'un tuteur de résilience) pour faire émerger des ressources pouvant se mettre à leur rescousse, pour les accompagner de façon différenciée dans leur quête (parfois brouillée) le liens et de sens et leur permettre de grandir à travers cette épreuve.