Contribution recherchée

Atelier no 8 : Questions de société et questions de formation et d'éducation. Quelles intersections ?

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Titre Rap et formation : une autre façon de construire des savoirs
Auteur(s) BORDES Véronique

Texte
On sait, depuis quelques années, que l'acquisition de savoirs ne se fait pas seulement dans la famille ou à l'école, mais qu'elle peut se mettre en place dans des espaces périphériques.
La jeunesse est le temps de la socialisation et de l'expérimentation entre pairs. Souvent, elle est aussi le temps où se développe la pratique de cultures juvéniles. Le rap est une des formes que l'on peut observer, depuis les années 80, au sein de nos banlieues.
Cette pratique qui aboutit, au-delà de toute représentation ou stigmatisation, à une création, nécessite l'acquisition d'un certain nombre de savoir-faire.
Comment se construisent alors ces savoir-faire et dans quelle mesure contribuent-ils à «raccrocher» une jeunesse oubliée par les apprentissages classiques?
Quel rôle jouent les institutions dans cette nouvelle forme de formation ?
Peut-on observer une réutilisation de ces savoirs pour intégrer une place dans notre société?
En quoi la pratique du rap peut-elle accompagner les jeunes vers une envie de raccrocher une formation dans un système plus classique?
Afin de tenter de répondre, nous avons observé un service jeunesse dans lequel est mis en place, depuis quelques années, un ensemble d'ateliers permettant aux jeunes de pratiquer et de créer leur rap.
Ces observations, de longues durées, ont été menées dans le cadre d'une thèse, sous une forme socio-ethnographique, dans la lignée de socio-ethnologues tels que Erving Goffman, Howard Becker ou plus récemment David Lepoutre. Elles nous permettent, aujourd'hui, de présenter, au travers d'exemples, les pratiques d'apprentissages développés par les jeunes lors de leur création juvénile.
On pourra alors s'interroger sur la possibilité éventuelle de s'appuyer sur les pratiques juvéniles pour évoluer, dans certains cas, vers des systèmes d'éducation et de formation plus adaptés à des publics souvent décrocheurs. La question étant de savoir si les pratiques éducatives et formatives, en France, sont aujourd'hui prêtes à cette transformation.