L'école en général et l'enseignement secondaire en particulier a aidé des générations de jeunes à théoriser les expériences linguistiques, artistiques, scientifiques vécues dans ou à proximité de la famille. Avec la scolarisation de tous dans un système unique à partir de 1977, s'est imposée la réussite scolaire d'enfants naguère rejetés du collège ou du lycée. La culture véhiculée et les savoirs théorisés par l'école ne correspondent donc pas à ce que vivent un grand nombre de ses élèves. Pour que l'école soit un lieu de théorisation des pratiques, elle doit être en harmonie, comme l'écrit Philippe MEIRIEU, avec son amont et avec son aval. Il faut donc s'assurer que chaque enfant a la possibilité d'accumuler hors de l'école les expériences de vie qui lui permettront de donner du sens à l'école. De même, celle-ci doit permettre à chaque jeune de donner plus de sens à sa vie.
Faire l'école avant l'école ou refaire l'école après l'école (comme c'est souvent le cas avec l'aide aux devoirs) ne sont pas des solutions efficaces. C'est à l'occasion d'activités de loisirs au sein de la famille, de clubs, d'associations, de mouvements de jeunesse que ce lien doit s'établir. Les activités proposées dans le cadre des CEL répondent exactement à ce qu'il faut mettre en oeuvre.
Les formations BEATEP d'animateurs de quartier dans et autour de l'école, dans lesquelles j'interviens avec mes amis des CEMEA, et où les stagiaires apprennent comment et pourquoi construire et conduire de tels projets d'activités, constituent une réponse intéressante. Mais seule permettra de résoudre l'angoissant problème de l'inégalité de la scolarisation une collaboration entre les co-éducateurs que sont parents, enseignants et animateurs, qui passe par une connaissance et une reconnaissncee mutuelle de ces divers partenaires et par des formations communes.