INRP - Recherche d'une contribution

Contribution recherchée

Atelier no 9 : Comment analyser et comprendre les situations didactiques ?

Titre	L'ombre de l'auteur
Auteur(s)	SAMSON Dominique

Texte
Cette contribution de recherche s'appuie sur des travaux menés dans le cadre d'une thèse soutenue en Sciences de l'éducation (Paris 8- décembre 2002). Qu'est-ce qu'un auteur est une question récurrente en sciences humaines et sociales qui a été essentiellement mise au travail dans une perspective socio-historique et/ou littéraire. Par ailleurs des recherches sur l'acte d'écrire et les productions scripturales (voire plus largement sur la production du discours), menées dans une perspective didactique ou pédagogique s'affrontent, elles aussi, à la figure de l'auteur dans la mesure où nous ne disposons guère d'autre terme dès qu'il s'agit de désigner un scripteur engagé dans un processus de production d'un écrit long, signé et destiné à connaître une certaine diffusion. Qu'institue cette figure dans les pratiques pédagogiques ? Peut-on dire qu'aujourd'hui, la forme sociale auteur est toujours l'interprétant final de l'acte d'écrire, qu'à son ombre tout scripteur évalue (sous-évalue ou surévalue) ses pratiques et ses productions scripturales ? La métaphore de l'ombre de l'auteur que je propose interroge la pertinence de ce terme dans un contexte partagé par la majorité des acteurs du secteur éducatif au sens large, enseignants, formateurs d'adultes, tuteurs de mémoire, animateurs d'ateliers d'écriture : celui du faire-écrire. C'est à partir de ce champ d'observation, dans lequel je m'inclus puisque je partage professionnellement (en tant que formatrice d'adultes en expression écrite) ce rapport particulier à l'écrire, que j'ai tenté de mesurer les contradictions et les rapports de force engendrés par cette assignation de place. Celle-ci me semble être l'indice d'une obligation de surimplication dans l'acte d'écrire. Les données analysées (paroles de stagiaires et de formateurs présentant leurs pratiques scripturales, ainsi que leurs pratiques pédagogiques pour les seconds, analysant leur rapport à l'écriture) ont été recueillies lors d'observations participantes d'ateliers d'écriture en formation professionnelle et lors d'une recherche-action menée dans le cadre d'un dispositif d'accompagnement à l'écriture du mémoire qui valide le Diplôme Universitaire de Formateur d'Adultes. Elles ont été complétées par une analyse textuelle de livres, livrets ou articles écrits par des animateurs d'ateliers d'écriture.

Texte

Cette contribution de recherche s'appuie sur des travaux menés dans le cadre d'une thèse soutenue en Sciences de l'éducation (Paris 8- décembre 2002).
Qu'est-ce qu'un auteur est une question récurrente en sciences humaines et sociales qui a été essentiellement mise au travail dans une perspective socio-historique et/ou littéraire. Par ailleurs des recherches sur l'acte d'écrire et les productions scripturales (voire plus largement sur la production du discours), menées dans une perspective didactique ou pédagogique s'affrontent, elles aussi, à la figure de l'auteur dans la mesure où nous ne disposons guère d'autre terme dès qu'il s'agit de désigner un scripteur engagé dans un processus de production d'un écrit long, signé et destiné à connaître une certaine diffusion. Qu'institue cette figure dans les pratiques pédagogiques ? Peut-on dire qu'aujourd'hui, la forme sociale auteur est toujours l'interprétant final de l'acte d'écrire, qu'à son ombre tout scripteur évalue (sous-évalue ou surévalue) ses pratiques et ses productions scripturales ?
La métaphore de l'ombre de l'auteur que je propose interroge la pertinence de ce terme dans un contexte partagé par la majorité des acteurs du secteur éducatif au sens large, enseignants, formateurs d'adultes, tuteurs de mémoire, animateurs d'ateliers d'écriture : celui du faire-écrire. C'est à partir de ce champ d'observation, dans lequel je m'inclus puisque je partage professionnellement (en tant que formatrice d'adultes en expression écrite) ce rapport particulier à l'écrire, que j'ai tenté de mesurer les contradictions et les rapports de force engendrés par cette assignation de place. Celle-ci me semble être l'indice d'une obligation de surimplication dans l'acte d'écrire.
Les données analysées (paroles de stagiaires et de formateurs présentant leurs pratiques scripturales, ainsi que leurs pratiques pédagogiques pour les seconds, analysant leur rapport à l'écriture) ont été recueillies lors d'observations participantes d'ateliers d'écriture en formation professionnelle et lors d'une recherche-action menée dans le cadre d'un dispositif d'accompagnement à l'écriture du mémoire qui valide le Diplôme Universitaire de Formateur d'Adultes. Elles ont été complétées par une analyse textuelle de livres, livrets ou articles écrits par des animateurs d'ateliers d'écriture.