Contribution recherchée

Atelier no 5 : Vers une culture du débat. Citoyenneté et démocratie.

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Titre Imaginer le Droit à l'enfance : l'enfant est-il respecté en tant qu'enfant ?
Auteur(s) LEFEBVRE François

Texte
La Convention de New-York, questionne parce qu'incapables d'un consensus pour définir l'enfance, un flou s'est installé. L'enfant-sujet, vu sous l'angle de " l'altérité" est à inventer.
En 1958, un État sanitaire et social, interventionniste a permis l'extension de la protection éducative. Aujourd'hui tout est prudence. Que penser des mesures excessivement retardées parce que, pour l'enfant incapable de mettre en mot sa souffrance, on préfère le maintien en famille? Que dire des entraves à l'action éducative ? Quel est ce on, qui aseptise, "normatise", au nom de l'intérêt de l'enfant?
La modernité traduit ses indécisions par des poncifs à propos de l'enfant ignorant l'enfance. Au-delà d'indéniables avancées, à trop penser Droits de l'Enfant, n'y a t-il pas risque d'en faire un objet ? Le travail social, technique, suspect, est soumis à un triple contrôle (hiérarchique, administratif, juridique). Or, dans une société en crise, l'enfance est à la fois problème et peur, l'échec à l'insertion devient celui du politique. Alors, le droit à l'enfance est-il bien un souci?
Comment légitimer protection, nécessité d'éducation? En matière d'enfance, l'opinion oscille entre empathie médiatisée et dérive sécuritaire. Face à cela, le législateur multiplie règles et lois ajoutant à la confusion. L'État, refusant le doute, infantilise la société, anesthésie toute visée critique. On mesure les freins à la liberté, le recul des opinions militantes, la progression des opinions sécuritaires. De fait, pour les acteurs sociaux le souci n'est plus protéger mais se protéger. L'enfant, objet de droit en 1945, est déclaré sujet en 1989, il dispose de droits-liberté d'où querelle entre libérationnistes et traditionalistes. Un consensus nouveau est à établir : comment penser le droit à l'enfance ? Ne peut-on pas inscrire l'enfant dans une relation partenariale dont les termes seraient l'éducation?
Notre réflexion interpelle le droit lorsqu'il origine une action éducative. C'est vouloir comprendre un ensemble confus d'où il ressort que l'enfant devient, de fait, objet de droit. Dès lors, comment intégrer la notion de sujet de droit tout en respectant celle de l'enfance?