Contribution recherchée

Atelier no 5 : Vers une culture du débat. Citoyenneté et démocratie.

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Titre Des moyens d'enseignement du FLS au collège
Auteur(s) DAVIN-CHNANE Fatima

Texte
Enseigner le français aux élèves allophones, en France, nécessite la mise en place d'un dispositif spécifique et adapté. Dans ce contexte en effet, le français langue étrangère (FLE) a montré ses limites et ses insuffisances. Il devrait céder la place à ce que nous nommerons ici provisoirement, pour sa commodité d'emploi, le français langue seconde (FLS). Car le français est d'abord, dans ce contexte, la langue de scolarisation et n'est qu'accessoirement langue de communication. Sans doute les usages scolaires de la langue n'en sont que l'une des fonctions mais ils sont, en France, spécifiques du public des élèves allophones qui n'ont pas bénéficié de ce que sont, pour les élèves natifs, les rudiments de l'enseignement de français langue maternelle (FLM). La spécificité du FLS ‑en France tout au moins‑ tiendrait donc au fait que les apprenants sont dans un milieu homoglotte. Les contenus, les supports, les modes d'évaluation et le statut institutionnel (autrement dit le curriculum) sont alors fonction de cette particularité.
Le FLS s'inscrirait dans un «pluralisme méthodologique» par la circulation des savoirs entre FLM et FLE qu'il nécessite et par une articulation spécifiée de l'oral et de l'écrit. Cela permettrait de faire émerger des réponses didactiques plurielles par la variété des supports et des contenus répondant à la diversité des apprenants et de leurs problèmes en français; cela permettrait aussi de distinguer le FLS par sa double fonction de langue de scolarisation et de langue de communication scolaire et extra-scolaire. En d'autres termes, il convient d'envisager une réponse didactique complexe qui ne peut être réduite tantôt à l'enseignement d'une langue de communication avec des méthodes FLE (comme elle est enseignée en CLIN / CLA), tantôt à l'étude d'une langue de scolarisation centrée sur des méthodes FLM inaccessibles à des élèves nouvellement arrivés en France.
Nous avons essayé de traiter ce problème par la «fabrication» de moyens d'enseignement adaptés au contexte du Collège Edgar Quinet, à Marseille, dans le cadre d'un dispositif intégrant les interventions des différents professeurs du Collège, afin de répondre aux besoins des élèves non francophones et de rendre dans un premier temps les savoirs langagiers scolaires et la langue de l'étude accessibles aux nouveaux-arrivants.
Notre hypothèse, dans la conception de ces moyens d'enseignement, a été émise à partir des conclusions d'une recherche antérieure mettant en cause la «rupture didactique» entre FLE et FLM dans l'enseignement du français au collège. Nous pensons qu'avec la mise en place de ces moyens, qui font passerelle entre les didactiques du FLE et du FLM il y aurai une meilleure intégration linguistique et moins d'échec scolaire chez les allophones. Nous nous proposons de présenter cette «innovation» pédagogique dans une classe de 6ème et de 5ème et quelques premiers résultats de son observation et de son évaluation.