Contribution recherchée

Atelier no 11 : Diversité culturelle, conflit des civilisations ou dialogue interculturel : quelles stratégies éducatives ?

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Titre Enseigner, transmettre, le traumatisme collectif
Auteur(s) CORET-METZGER Laure

Texte
Dans le cadre de ma thèse en cours - menée à Paris 8 et dirigée par Tiphaine Samoyault et Pierre Bayard -, « Traumatisme collectif et écriture de l'indicible : les romans de la réhumanisation (Afrique noire, Antilles, Amérique du Sud, France) », je suis amenée à m'interroger sur la capacité de transmission de textes issus de la colonisation, de la dictature ou de la Shoah, et donc sur les modalités de leur enseignement. Monitrice, je donne cours à Paris-8, Université de Vincennes-Saint-Denis, en premier cycle et bien sûr, les problématiques de mes unités d'enseignement rejoignent celles de mon travail de recherche. Cette année sur la question des règles du roman policier comme propres à recevoir les interrogations identitaires issues de traumatismes historiques, l'an prochain sur la question de l'écriture cinématographique de la Shoah, le problème se pose à moi de comprendre comment faire passer ces textes, ces images, vers un public qui n'est pas forcément prévenu, ou bien prévenu.
À la spécificité des oeuvres qui m'intéressent, qui finalement portent en elle la catastrophe collective qu'elles tendent à dénoncer, mais énoncent avant tout et mettent en scène aussi, s'ajoute aujourd'hui un contexte particulièrement violent de réception. S'ajoute toujours la terreur, la tentation du déni de l'oeuvre, du refus du cri trop violent, difficile à entendre. S'ajoute enfin la complexité d'un corpus qui réunit des textes issus de désastres singuliers, dont il ne faudrait surtout pas nier les identités.
C'est dans ce cadre que je souhaiterai participer à la 7ème biennale, afin tout d'abord d'entendre les expériences multiples de l'enseignement, essentiellement de la Shoah. Ma contribution, à partir de mon corpus, portera sur la nécessité d'ouverture de la problématique « mémoires, identités, communautarismes : enseigner l'histoire ». Il me semble en effet que passer ces oeuvres obligent à présent à en montrer le lien avec l'histoire d'un public souvent lui-même en lien direct avec un autre traumatisme collectif, de la colonisation à la Palestine, en passant par les guerres d'Indépendance. Cela oblige aussi, plus généralement, à se soucier de leur réception, de la capacité du public à en recevoir toute l'horreur sans être contaminé par elle.
Rapidement, c'est vers le geste comparatiste et la question d'un inconscient à l'oeuvre que se tourne ma réflexion, vers également un lien à établir sur ces corpus entre littérature et histoire pour dépasser l'indicible et construire un transmissible.