Contribution recherchée

Atelier no 4 : Enfants et jeunes en difficulté ou situations difficiles ?

Titre Le fonctionnement chaotique des CIPR de l'enfance en difficulté : une conversation.
Auteur(s) BELANGER Nathalie / TALEB Kehra / CONNELLY Christine / FARMER Diane

Texte
Dans la même veine que les travaux (ethnographies créatives analytiques) de St-Pierre (2000) ; Richardson (1993 & 2000) et Bochner et Ellis (2000), cette communication s'ouvre sur une conversation entre divers sujets ou acteurs de terrain qui essaient de négocier leur place au sein de ce que l'on appelle, en Ontario, les comités d'identification, de placement et de révision (CIPR) de l'enfance en difficulté. Chaque année, le plus souvent au printemps, les écoles, c'est-à-dire le corps enseignant et les directions d'école, font le point sur les "cas" d'élèves "en difficulté" et constituent des comités d'identification tels que l'exige la politique sur l'enfance en difficulté (paliers ministériel et du conseil scolaire). Les données alimentant la conservation dont il sera question dans notre communication proviennent d'un projet de recherche intitulé Trajectoires sociales et scolaires d'élèves en difficulté à l'école élémentaire de langue française en Ontario (projet qui prît place entre 2000 et 2003), et qui avait comme objectif de retracer et de comprendre, à partir des points de vue d'enseignant(e)s, de parents et d'élèves, les fonctions sociales et les mécanismes d'identification que sous-tend la question de l'enfance en difficulté à l'école, plus précisément dans trois sites différents, trois écoles contrastées du point de vue socio-démographique. La conversation proposée s'inspire de données provenant de l'observation directe de CIPR et s'articule également à partir de nos propres points de vue de chercheurs impliqués. Il s'agit de mettre en évidence les processus sociaux qui conduisent à l'identification des enfants jugés en difficulté. Le CIPR est considéré ici comme un espace d'analyse privilégié à travers lequel des dynamiques de pouvoir, retraçables grâce aux discours, prennent place. Certains discours renvoient à une revendication de services spécialisés, tandis que d'autres à un refus de services spécialisés pour l'enfance en difficulté. Il s'agira de montrer en quoi les parents, les directions d'école, les enseignant(e)s, les élèves et nous-mêmes (les chercheurs!) détiennent des positions différentes qui s'articulent parfois difficilement dans le contexte du signalement d'élèves en difficulté. Parmi les questions ou thèmes abordés, mentionnons : ce qui unit ou dissocie les parents et élèves du personnel de l'école qui véhicule une image explicite ou implicite de l'élève qui fréquente une école de langue française -minoritaire- en Ontario ; le processus, normalisant et de "mise en difficulté" des élèves, qui passe par un discours psycho-médical autoritaire en milieu scolaire.